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Services publics : Les travailleurs contraints de rester à la maison

Les manifestants ont réussi à empêcher beaucoup de travailleurs à se rendre hier au travail. Le constat était palpable dans plusieurs services de la capitale. Au centre-ville, précisément au Quartier du fleuve, si quelques travailleurs ont pu rejoindre leurs bureaux, cela n’a pas été le cas pour d’autres.

Parmi les travailleurs qui ont pu gagner leurs bureaux, certains ont fait des acrobaties. «Lorsque je venais, du rond-point ‘’Sogolon’’ près de l’hôtel de Oumou Sangaré au virage du quartier Daoudabougou sur la rive droite, à 7h06 mn, des manifestants avaient déjà commencé à barricader la route. Le taximan s’est vu contraint d’emprunter une autre route pour me déposer à mon service», relate une secrétaire qui travaille dans un établissement public.

Même ceux qui sont sortis tôt, n’ont pas échappé aux barricades. «Je loge à Magnambougou. Le matin vers 6h30 mn quand je suis sorti, j’ai trouvé qu’il y avait des barricades au niveau du marché de Magnambougou. On avait commencé à bruler des choses là-bas. Je suis retourné à la maison. J’ai laissé mon véhicule et j’ai pris la moto. Je suis passé par le 3è pont librement et je suis arrivé au bureau sans problème», explique un dirigeant d’un service public.

Pour ce cadre de l’administration, le fait que le siège de la CMAS se trouve à Magnambougou explique peut-être le blocage des routes dans ce quartier. Parlant de son personnel, il avoue que certains sont venus et que d’autres l’ont appelé (essentiellement ceux qui se trouvent sur la rive droite) pour signaler qu’ils ont été contraints de rebrousser chemin. Mais qu’ils viendront au travail au cours de la journée.
Du côté de Djicoroni-Para, la voie était libre tôt le matin. «Moi personnellement, je suis arrivé au service depuis 6h00. La voie était libre lorsque je sortais. J’habite à Djicoroni-Para. On m’a appelé pour me dire que les manifestations ont repris et que les agents de maintien de l’ordre étaient visibles vers Sébénikoro», nous a témoigné un interlocuteur.

«On en a marre de cette crise. Nous, population civile, nous souffrons». Ce cri de cœur est lancé par un ingénieur du Génie rural, chargé de suivre le chantier de la direction générale de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS). «Je viens d’arriver, il y a un vieux d’environ 72 ans qui était venu chercher sa pension. Cela fait bientôt deux semaines qu’il ne parvenait pas à toucher son chèque, uniquement à cause de la désobéissance civile. À quoi tout cela sert ?», s’est-il offusqué.

Un groupe de motocyclistes a été signalé en plusieurs endroits de la ville. Ils faisaient irruption dans certains services publics non gardés par les forces de sécurité pour demander aux occupants de cesser le travail et de rentrer à la maison. Mais cette pratique n’a pas prospéré. Les patrouilles policières ont déjoué certains plans.

À cause des entraves à la circulation, beaucoup de services publics n’ont pas fonctionné normalement parce que les agents n’ont pas pu regagner leurs postes.

Oumar DIAKITÉ
Souleymane SIDIBÉ

Source: Journal l’Essor-Mali

 

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