La Maison des ainés de Bamako a abrité, hier lundi, la cérémonie commémorative de la semaine mondiale du glaucome que le Mali, à l’instar de la communauté internationale, célèbre, du 12 au 16 mars. L’événement était présidé par le Pr Lamine TRAORE, Coordinateur du Plan national de lutte contre le glaucome au Mali, en présence de M. Djogo KEITA, Président de l’association malienne de lutte contre le glaucome.
Informer les populations sur cette maladie qui fait des victimes en silence, tel est l’objectif de cette semaine commémorative qui a commencé par une conférence-débat entre les populations et les experts en la matière, dans la salle de conférence de la Maison des ainés. Ladite conférence avait pour thème : « L’art de ce qui nous échappe ».
M. Djogo KEITA a, dans son allocution, indiqué que cette journée était le début d’une série d’activités pendant la semaine du 12 au 16 mars.
« En plus de cette conférence-débat, nous allons faire des émissions de masse dans des lieux publics et les émissions radio et télé durant toute la semaine. Ainsi, nous voulons qu’une grande partie des populations maliennes sachent de quoi s’agit-il, quand on parle de glaucome », a-t-il dit.
Quant au Pr Lamine TRAORE, il a expliqué que ce thème reflétait le quotidien d’une personne non voyante.
« Tout échappe à une personne qui ne voit rien. Donc, il faut tout faire pour que le quotidien ne nous échappe pas, en faisant le dépistage chaque année. L’objectif de cette journée est de contribuer à la réduction de la prévalence de la cécité au Mali, en particulier la cécité due au glaucome. Spécifiquement, faire un plaidoyer auprès des décideurs sur la problématique du dépistage du glaucome ; renforcer l’information et la communication des populations autour de la santé oculaire et enfin assurer au moins les premiers soins pour ceux qui seront dépistés », a-t-il dit, avant d’appeler les populations à faire des consultations oculaires au moins une fois par an.
« Le plus grand problème avec le glaucome est qu’il s’agit d’une maladie chronique qui ne cause aucun symptôme aux stades précoces. C’est pourquoi la seule façon de faire le dépistage est de réaliser des examens régulièrement à partir de l’âge de 30 ans ou plus à 45 ans. Cela vaut notamment pour les personnes ayant des membres de leur famille proches qui sont touchés par cette maladie ou avec une myopie élevée », a-t-il conseillé.
Selon lui, il existe plusieurs étapes thérapeutiques qui visent à empêcher la progression de la maladie.
« Le plus habituel est de commencer avec un traitement médical consistant à l’administration de gouttes pour réduire la pression oculaire. Si cela est insuffisant, on peut utiliser des traitements laser et, le cas échéant, on peut avoir recours à des traitements chirurgicaux », a-t-il expliqué.
Signalons qu’à ce jour, plus de 60 millions de personnes, à travers la planète, sont atteintes de glaucome et plus de 7 millions d’entre elles sont aveugles. Ces chiffres devraient s’accentuer, s’inquiète le Pr TRAORE, dans les années à venir, à cause de l’augmentation de l’espérance de vie de la population. L’objectif de la Semaine mondiale du glaucome est d’informer et de sensibiliser la population sur l’importance du dépistage précoce de cette maladie. Au Mali, la prévalence du glaucome à angle ouvert a été estimée chez les adultes de 30 ans et plus à 4,3 % en 2012.
PAR CHRISTELLE KONE
Info-matin