C’est par une Nuit dite de l’Intégration Africaine que la semaine de l’intégration africaine, commémorée avec faste dans notre pays, a pris fin hier dimanche.
Une activité inscrite dans l’agenda national au cours de laquelle, le ministre de tutelle, Dr Abdramane SYLLA, est revenu sur la justesse de cette célébration, les enjeux et les défis pour nos États à réussir cette intégration avant de mettre en lumière l’engagement panafricain de notre pays qui n’a jamais fait défaut depuis le temps des pères fondateurs.
Notre pays a vibré, du 13 au 15 de ce mois, au rythme de l’intégration africaine, à travers la semaine dédiée à la promotion et à l’idéal de la vision des pères fondateurs. Trois jours durant lesquels les communautés africaines installées dans notre pays, en compagnie de leurs frères et sœurs maliens, ont scandé l’unité africaine. Ce, à travers diverses manifestations au cours desquelles les associations des jeunes et des femmes, des institutions administratives, des partis politiques et des organisations de la société civile ont manifesté leur adhésion aux objectifs de l’intégration africaine.
Parmi ces manifestations organisées par le ministère en charge de l’Intégration Africaine, la Caravane de l’intégration africaine a constitué une activité phare qui visait à mobiliser une bonne frange de la population, notamment les jeunes autour des idéaux du panafricanisme.
Cet événement qui a mobilisé une centaine de jeunes et une dizaine de cars de transports traduisait, non seulement, la reconnaissance des autorités du pays aux pères fondateurs de l’unité africaine, mais aussi, un message d’espoir d’une Afrique combative et démocratique qui a de plus en plus conscience de son rôle et de sa place dans un monde en pleine mutation.
Plus symbolique encore, c’est le parcours de cette Caravane partie du Stade Modibo Keita pour regagner le Palais de la Culture, en passant par le Pont des Martyrs et la Tour de l’Afrique. Pour le ministre Abdramane SYLLA, tous ces points de passage constituent des symboles importants pour notre Nation.
En choisissant le Stade Modibo Keita, comme point de part, les caravaniers se seront certainement rappelés de cet Homme d’Etat, grand par sa vision et son amour pour la patrie, un acteur important dans la création de l’Organisation pour l’Unité Africaine (OUA).
Arrivés au Pont des Martyrs, ils se sont aussi remémoré le sang versé par tous les martyrs de toutes les époques pour l’avènement d’un Mali et d’une Afrique libres, indépendants et démocratiques. Ce, d’autant plus que la jeunesse malienne a toujours été à l’avant-garde de tous les combats de libération et d’épanouissement des Peuples du Mali et d’Afrique.
« De même que ce pont relie la rive gauche et la rive droite de Bamako, soyez également des ponts qui relient les familles et les peuples africains », leur a exhorté le ministre de tutelle.
A la Tour de l’Afrique, ce symbole de l’unité africaine et pavoisée aux couleurs nationales des pays de l’Union africaine et des étendards de la CEDEAO, de l’UEMOA et de l’Union africaine, cette jeunesse africaine a été témoin du choix constant du Mali pour l’intégration des États africains unis par la géographie, l’histoire et la culture. Car, pour le pays, l’intégration africaine est un devoir et une mission sacrée.
Si cette communauté de destin est un vaste chantier de libération et de développement du Continent que nous ont légué les pères fondateurs de l’OUA, le ministre SYLLA a invité la nouvelle génération à tout faire pour que ce flambeau reste maintenu.
Au point de ralliement, le Palais de la Culture, les caravaniers se sont abreuvés à la source intarissable de la culture et de la civilisation africaine tout en se rappelant les sages conseils du vieux Amadou Hampaté Ba, qui dans sa Lettre à la Jeunesse Africaine, les appelait à être ‘’un pont jeté entre deux mondes : celui du passé, où de vieilles civilisations n’aspirent qu’à vous léguer leurs trésors avant de disparaître, et celui de l’avenir, plein d’incertitudes et de difficultés, certes, mais riche aussi d’aventures nouvelles et d’expériences passionnantes, il vous appartient de relever le défi et de faire en sorte qu’il y ait, non rupture mutilante, mais continuation sereine et fécondation d’une époque par l’autre…’’.
Mesurant avec raison, les immenses attentes des jeunes du Mali et du Continent, leurs appréhensions et leur souci de l’avenir, le ministre n’a pas manqué de leur prodiguer des conseils, eux qui empruntent le chemin de la migration irrégulière.
Voilà pourquoi, en plus de la mise en garde contre les chants de sirènes de la mer et des mirages du désert, il a également averti la jeunesse contre la tentation du terrorisme et du fondamentalisme religieux.
Ce cérémonial officiel aux relents très symboliques a été suivi le lendemain samedi par des conférences-débats sur les thèmes : « Exploiter le dividende démographique par l’investissement dans la Jeunesse » et « Problématique de la monnaie unique dans l’espace CEDEAO », ainsi que des séances de dégustation des mets africains.
La boucle des activités officielles a été bouclée hier dimanche par un match de gala de football, une lutte traditionnelle au Terrain de foot Chaba Sangaré (Lafiabougou) et l’organisation d’une Nuit dite de l’Intégration Africaine à l’Immeuble Babemba.
Par Mohamed D. DIAWARA