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contre le terrorisme dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest: une forte coalition se dessine

Le président de la République, Ibrahim Boubacar KEÏTA, président en exercice du G5-Sahel et son homologue togolais, Faure GNASSINGBE, président en exercice de la CEDEAO, ont co-présidé, le samedi 14 octobre, la cérémonie d’ouverture de la Conférence Régionale sur la situation sécuritaire dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest.

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C’était à l’hôtel de l’amitié en présence du ministre des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de l’intégration africaine, Abdoulaye DIOP ; du Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel), Pierre BUYOYA ; du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Mali, chef de la Minsuma, Mahamat saleh ANNADIF ; du président de la Commission de la CEDEAO, Marcel A. de SOUZA. Aussi, elle a enregistré la présence de plusieurs membres du gouvernement, des présidents d’institutions de la République, du corps diplomatique et des représentants des organisations internationales accréditées dans notre pays.
L’objectif de cette conférence était de procéder à une évaluation globale de la situation sécuritaire dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest dans le but de déterminer les voies et moyens d’intervention les plus aptes à assurer une neutralisation optimale des organisations criminelles dans l’espace sahélo-saharien et leur expansion en Afrique de l’Ouest, afin de préserver l’intégrité territoriale et la paix dans les pays concernés, gage du développement économique et social au profit des populations.

Affiner les approches et tendre vers des solutions intégrées :
Dans ses mots de bienvenue, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de l’intégration africaine, Abdoulaye DIOP, a affirmé que le projet funeste des groupes terroristes et du crime transnational organisé menace gravement la stabilité et les fondements des pays sahélo-sahariens et ceux de l’Afrique de l’Ouest. Il a informé que devant la persistance de ces phénomènes, plusieurs stratégies, régionales et internationales, sur la sécurité dans le sahel avaient été lancées, formulant des axes prioritaires avec pour objectifs ultimes d’agir concomitamment sur le binôme sécurité et développement en remédiant aux causes structurelles des vulnérabilités.
Selon le ministre DIOP, il est clairement apparu qu’un ordre de priorité élevé doit être accordé à la croissance économique et au bien-être social des sahéliens et à la promotion d’un environnement de paix et de sécurité, débarrassé des affres du terrorisme et des menaces que font planer la radicalisation et l’extrémisme violent. De même que le renforcement de la coopération régionale, la cohérence et la complémentarité entre les différentes stratégies ainsi que l’interopérabilité entre les acteurs doivent être de mise.
De la conviction faite par le ministre des Affaires étrangères, cette conférence offre une fenêtre d’opportunité supplémentaire pour renforcer la concertation entre parties prenantes, pour affiner les approches et tendre vers des solutions intégrées, voire des plateformes collaboratives et de mise en cohérence de diverses initiatives et expériences en matière de lutte contre les défis sécuritaires dans l’espace sahélo-saharien.
Le Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel), Pierre BUYOYA, ajoutera que le mécanisme de gestion des crises au niveau de l’Union Africaine est un travail qui n’est pas encore achevé. Selon lui, ce mécanisme est en train d’être revu et adapté à travers des réformes lancées le mois de janvier dernier. Des réformes qui permettront de revisiter le partage des rôles entre l’Union africaine et les communautés économiques régionales. Elles permettront, dit-il, de relever un certain nombre d’ambiguïté. Aussi, affirme M. BUYOYA, la mise en place du fonds pour la paix sera entièrement opérationnelle pour que l’Union africaine puisse véritablement jouer son rôle de coordinateur et d’acteur principal pour la paix et la sécurité dans le continent africain.
Abondant dans le même sens, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Mali, chef de la Minusma, Mahamat saleh ANNADIF, a déclaré qu’aucun Etat n’est épargné par le phénomène terroriste, mais qu’en l’espace Sahélo saharien il devient de plus en plus sa zone de prédilection. Il a affirmé que tout doit être fait pour que cet espace de partage et de solidarité ne soit pas le sanctuaire du fléau du 21è siècle qu’est le terrorisme.
M. ANNADIF a noté que le secrétaire général des Nations unies a fait de la lutte contre le terrorisme une de ses priorités. Pour les Nations unies, souligne-t-il, ce combat ne doit pas se limiter uniquement aux dimensions militaires et sécuritaires, d’où la stratégie intégrée de l’organisation pour le Sahel.
« Malgré les résultats de la Minusma au Mali, il faut reconnaitre que la mission évolue dans un environnement qui n’est pas celui d’une mission de stabilisation et de maintien de la paix des Nations unies », a affirmé le patron de la Minusma qui s’est dit convaincu que la Plateforme qui est un objectif spécifique de cette conférence apportera plus de cohérence dans les actions communes.
De son côté, le président de la Commission de la CEDEAO, Marcel A. de SOUZA, a ajouté que le temps de l’action est venue pour créer un espace de paix propice à lutter contre la pauvreté, à créer des emplois pour les jeunes afin d’assurer un destin commun radieux pour l’ensemble des populations.
« Agissons pour le mieux-être ! Ne laissons personne sur le quai ! La paix et le développement sont des œuvres de longue haleine. Malgré nos faiblesses nous pouvons vaincre le terrorisme car ne dit-on pas que l’eau sale, même très sale, peut permettre d’éteindre les incendies », a déclaré le président de la commission de la CEDEAO, Marcel A. de SOUZA.

La mise en cohérence des initiatives internationales :
Confiant en la résilience de notre peuple, le Président togolais, Faure GNASSINGBE, et président de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, a déclaré que les Maliens, avec à leur tête le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar KEITA, ont la possibilité de trouver une solution et régler le problème sécuritaire au Mali. Il a soutenu que cela est une conviction intime pour lui parce que dans la glorieuse histoire du Mali il y a eu d’autres crises que le Mali a pu remonter.
Du diagnostic fait, il a affirmé que les pays de l’espace communautaire sont enfermés dans des mécanismes de prévention, de gestion et de règlement de crise, qui parfois, sont encombrés par les défauts inhérents à toute démocratie. C’est pourquoi face aux problèmes, il a invité les Etats à ‘’parler moins et agir plus’’.
« J’ai envie de dire à mes frères et sœurs Maliens que quand il y a un tel péril que rien ne compte qu’un sursaut national, qu’un sursaut salvateur pour libérer la Mère Patrie. Vous pouvez le faire », a affirmé le président togolais ajoutant que compte le plus aujourd’hui pour le Mali est de recouvrer l’intégrité du territoire, la souveraineté des institutions sur toute l’étendue du territoire.
Il a par ailleurs déclaré que quels que soient les sommets, les réunions d’experts et les conférences, le plus important est l’union sacrée des Maliens pour libérer la Mère Patrie pour éviter que ceux qui viennent aider le pays n’aient pas la prétention de mieux connaitre le Mali que les Maliens.
« Jamais il ne faut commettre cette arrogance, jamais il ne faut commettre cette erreur. Nous devons être respectueux du peuple malien parce que nul n’est à l’abri de ce qui arrive ici », a plaidé le président Faure GNASSINGBE.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, président en exercice du G5 Sahel, a indiqué que la présente conférence intervient dans une conjoncture de mobilisation générale, tant au niveau régional qu’international en faveur du rétablissement de la paix, de la sécurité et du développement dans notre espace Sahélo-saharien, et au-delà.
Une conjoncture qui se justifie par la recrudescence de l’insécurité dans la région Sahélo saharienne, et l’extension progressive vers les côtes ouest africaines, du terrorisme et de la criminalité transnationale organisée.
Pour le président IBK, la mise en cohérence et la maîtrise régionale des initiatives internationales, ainsi que celles d’organisations telles que la CEDEAO, la CEEAC, ou celles menées dans le cadre du Processus de Nouakchott, et du G5 Sahel, s’avèrent, aujourd’hui, comme une exigence visant à permettre à l’Afrique et à la communauté internationale d’agir de manière adéquate face aux causes profondes de l’insécurité dans l’ensemble du Sahel.
Le chef de l’Etat estime qu’il importe que la Communauté internationale accompagne, de manière plus résolue, les efforts de la région. Pour ce faire, suggère-t-il elle doit assurer un soutien prévisible et durable à l’opérationnalisation effective et au déploiement de la Force conjointe du G5 Sahel.
Il n’a pas manqué de mentionner la nécessité de la matérialisation formelle, dans les meilleurs délais, des engagements de soutien annoncés par les partenaires en faveur de la Force conjointe du G5 Sahel, et la Force spéciale mixte multinationale du bassin du lac Tchad.
En tout cas, au nombre des attentes qui devaient être examinées par les participants à la conférence, le président de la République a souligné, entre autres, l’identification des forces et faiblesses des expériences et initiatives actuelles de lutte contre les menaces asymétriques en zone sahélo-saharienne et en Afrique de l’Ouest; la formulation de projets d’actions concrètes de prévention et de lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent, le narcotrafic, le crime organisé transnational et le trafic humain; la mise en place d’un mécanisme de coordination et de mise en cohérence des initiatives de lutte contre les menaces asymétriques et leurs auteurs dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest; le développement d’une synergie entre les Etats et les institutions du Sahel, d’une part, et ceux de l’Afrique centrale et du Maghreb, d’autre part.
La conférence a abouti à l’adoption d’une déclaration dite de Bamako. Aussi, un Comité de suivi a été mis en place et il sera procédé dans les plus brefs délais à l’élaboration d’un plan d’action.

PAR MODIBO KONE

 

Source: info-matin

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