A en croire le porte-parole des Tisserands, Sékou Niamé Bathily, la constitution qui est la norme supérieure, n’est en phase avec les recommandations des consultations sur la relecture de la charte des partis politiques.
Selon lui, le gouvernement a remplacé les élections par des assises avec des participants désignés par ses représentants pour un objectif clair : se maintenir au pouvoir sans passer par les urnes.
Comme annoncé, les consultations organisées par le gouvernement en ignorant la procédure d’élaboration d’un texte législatif et du cadre de concertation entre le MATD et la classe politique ont pris fin ce mardi 29 avril 2025. Pour le porte-parole du RPM, les résultats sont sans surprise. « La question que l’on se pose est de savoir quel rapport entre la relecture de la charte des partis politiques et le mandat du président ? ». A l’entendre, la constitution du 22 juillet 2023 précise dans son article 45 : « Le Président de la République est élu pour un mandat de cinq, au suffrage universel direct. (…) ». A ce que je sache, il n’y a pas eu d’élection présidentielle au Mali. La charte de la transition complète en disant à l’article 3 : « Les organes de la transition sont : le président de la transition ; le conseil national de la transition et le gouvernement de la transition. Concernant la durée de la transition aussi, la charte révisée de la transition est claire là-dessus à l’alinéa 1er de l’article 22 nouveau : « La durée de la transition est fixée conformément aux recommandations des assises nationales de la refondation. (…) ».
Selon M. Bathily, tout est clair maintenant, les vraies raisons de l’organisation de ces consultations supra constitutionnelles ne seraient nullement la relecture d’une quelconque charte des partis politiques ni une question de nombre élevé des partis politiques. Ainsi, il ne pourrait s’agir que d’une énième tentative de confiscation du pouvoir en violant la loi fondamentale, la constitution du 22 juillet 2023. A son avis, la question de relecture n’est qu’un alibi pour parvenir à leur fin, c’est-à-dire se donner des mandats sans passer par les urnes.
Pour ce faire, poursuit-il, le gouvernement s’est accroché aux recommandations des assises nationales de la refondation comme seule boussole. Ce fora exclusif a réuni 84 700 participants contre 3977 participants pour les consultations actuelles sur une population de près de 23 millions d’habitants. En dépit, on voit clairement que les recommandations des ANR sont violées par les participants à la consultation. En effet, pendant que les ANR exclusives recommandent une durée de transition comprise entre six mois et cinq ans, les consultations recommandent un mandat de 5 ans renouvelable au président dit de la république.
Toujours du point de vue du porte-parole, le gouvernement a remplacé les élections par des assises avec des participants désignés par ses représentants pour un objectif clair : se maintenir au pouvoir sans passer par les urnes. Il appartient au peuple malien épris de paix et de justice de réclamer le retour à l’ordre constitutionnel et éviter à notre pays la remise en cause de la forme républicaine de l’Etat avec l’instauration d’une monarchie qui ne dit pas son nom. « Enfin, le président de la transition doit se rappeler de son serment conformément à l’article 10 nouveau de la charte de la transition et se démarquer des conclusions de ces consultations », a conclu M. Bathily.
Ibrahima Ndiaye
Source: Mali Tribune