La sécurité sanitaire des aliments est une problématique récurrente qui concerne plusieurs aliments, y compris les plus consommés comme le poisson. Sa production est estimée entre 60 000 et 100 000 tonnes par an et les emplois générés à plus de 285 000. Mais le poisson fumé qui reste prépondérant dans l’atteinte de la sécurité alimentaire nécessité une attention particulière en raison des risques liées à sa transformation et sa conservation.
C’est pourquoi l’Institut national de santé publique(INSP), avec l’appui de la FAO a initié le projet « Promotion des normes et codes d’usages du Codex Alimentarius notamment dans la filière poisson fumé et documentation des potentiels effets positifs sur la sécurité sanitaire dans d’autres filières au Mali ». Financé par le Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (STDF), le projet vise à améliorer la valeur ajoutée des produits fumés et séchés grâce à une application des normes et codes d’usages du Codex Alimentarius.
L’atelier de lancement du dit projet qui se déroule les 7 et 8 juillet 2021, envisage de sensibiliser et d’informer toutes les parties prenantes de la sécurité sanitaire des aliments, afin qu’elles contribuent aux orientations pour la mise en œuvre du projet. La contribution de la filière poisson à la sécurité alimentaire est appréciable et l’apport du poisson transformé est estimé à 60%, contre 40% pour le poisson frais.
Cependant la détection de taux élevés de résidus d’insecticides dans les poissons fumés au Mali par un projet mis en œuvre par la FAO et l’Agence nationale pour la sécurité sanitaires des aliments (ANSSA), constitue à la fois un grave problème de santé publique et pour le commerce. Un problème qui résulte de pratiques inadéquates, motivées par la nécessité de conserver le produit en l’absence de chaîne de froid. En ce qui concerne la transformation agroalimentaire, le problème pourrait s’expliquer par une méconnaissance des bonnes pratiques d’hygiène, une méconnaissance des produits utilisés dans la transformation, un déficit d’accès aux technologies appropriées.
Quand à la commercialisation, les difficultés de stockage, de transport et de distribution, incitent à utiliser des produits non autorisés et dangereux pour conserver ces denrées alimentaires.
C’est donc au diagnostic de cette problématique que devront s’atteler les participants représentants les services techniques des départements concernés, les partenaires techniques et financiers, le secteur privé et la société civile. Afin d’aboutir à des solutions concertées et globales pour améliorer la qualité des aliments séchés et soutenir cette chaîne de valeur, source importante de valeur ajoutée.
Fatoumata Maguiraga
Source : Journal du Mali