Dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale, la coordination nationale des organisations paysannes du Mali (CNOP) a procédé le mardi 18 novembre dernier au lancement officiel des directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts. C’était à la faveur d’un atelier national qui a eu pour cadre l’hôtel Olympe. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Mme Kané Rokia Maguiraga, conseiller technique du ministre au développement rural.
Face à une demande de plus en plus accrue, la terre, la pêche, les forêts et les autres ressources naturelles constituent une plateforme de moyens d’existence et un terrain naturel pour les activités sociales culturelles et religieuses. La pression exercée sur ces ressources s’est accentuée sur le foncier ces dernières années avec la mise en culture de nouvelles terres, l’occupation de superficies arables due à l’expansion urbaine et l’abandon de sols en raison de leur dégradation, du changement climatique et des conflits. Face à cette situation, la FAO et ses partenaires ont entrepris l’élaboration de directives acceptées à l’échelle internationale pour améliorer la gouvernance des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts. Selon le président de la CNOP, Ibrahim Coulibaly, ces directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale visent à apporter une sécurité foncière et un accès équitable à la terre, aux pêches et aux forêts dans le but d’éliminer la faim et la pauvreté, de soutenir le développement durable et d’améliorer la gestion de l’environnement. Elles ont été officiellement approuvées par le comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) le 11 mai 2012.
Selon la représentante du ministre du développement rural, le développement rural et de l’agriculture ne peut se faire sans une sécurisation foncière pour les populations.
A l’en croire, le secteur agricole représente plus de 40% du PIB de notre pays et emploie plus de 75% de la population malienne. « L’agriculture familiale nous nourrit à plus de 70%. Nous avons besoin d’agriculture en périphérie des villes mais aussi d’agriculture dans toutes les régions « . Pour Mme Kané, le Mali doit sécuriser les droits fonciers des terres et aussi les droits collectifs des villages afin d’assurer la prospérité du pays dans le cadre de la souveraineté alimentaire.
Selon le représentant de la FAO, Fousséini Traoré, les moyens d’existence de nombreuses personnes dépendent d’un accès équitable et sécurisé aux ressources foncières des terres, des pêches et des forêts. A ses dires, l’accès sécurisé à ces ressources est essentiel pour éradiquer la faim et la pauvreté, soutenir le développement durable et améliorer l’environnement. La gouvernance foncière, clé du développement durable, dira-t-il, constitue une voie d’accès aux ressources naturelles et permet de contrôler leur gestion par les sociétés. Il a par ailleurs saisi l’occasion pour remercier la CNOP ainsi que tous les partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement. Abondant dans le même sens, la directrice exécutive de l’ONG IPAR, Mme N’Deye Abayang Kébé Diop a aussi salué l’atelier qui aura permis de fournir plus de détails aux participants sur les principes des directives volontaires et de faire le diagnostic participatif de la gouvernance foncière au Mali.
Ramata S.Kéita