C’est le constat tiré par le Réseau ouest africain pour l’édification de la paix (Wanep Mali) dans sa cartographie sur des zones à risque de violence/violence électorale publiée en ce début de semaine.
Le Réseau ouest africain pour l’édification de la paix (Wanep Mali) vient de publier une nouvelle cartographie des zones à risque de violence/violence électorale. La cartographie, constituée à partir de l’histoire électorale, des acteurs politiques en présence et de l’analyse d’alerte précoce de l’organisation, a été réalisée sur trois mois allant de janvier au 6 mars 2020. Elle a été effectuée dans le cadre de son projet “suivi, analyse et atténuation de la violence électorale”, en anglais “Electoral violence monitoring analysis and Mitigation (E-MAM)”.
Elle a recensé des zones à risque de violence/ violence électorale dans neuf régions et dans trois Communes du district de Bamako.
Pour le scrutin du 29 mars, ce sont en tout 19 localités des régions de Ségou, Mopti, Gao et du district de Bamako qui se trouvent dans les zones à risque élevé de violence/de violence électorale.
Dans la quatrième région administrative du Mali, Ségou ville, Niono, Macina, Bla, Tomian, San sont les zones concernées par l’analyse.
Par ailleurs, toutes les localités de Mopti sont dans les zones à risque élevé, relève Wanep Mali dans sa cartographie. L’analyse met un pic en particulier sur Bankass, Koro, Douentza, Bandiaraga, Tenenkou, Djenné, Toguemorary et Youwarou.
Au Nord, les localités d’Ansongo et de Bourem (Gao) s’ajoutent à la liste. Cette situation n’est pas visible qu’à l’intérieur du Mali. En effet trois Communes du district de Bamako sur les six sont également classées dans les zones à risque élevé de violence/violence électorale. Il s’agit des Communes II, III, V.
14 autres concernées
Les localités de Diéma, Nioro du Sahel, Kita, Kéniéba (Kayes), Nara, Banamba (Koulikoro) et Yorosso, Koutiala (Sikasso) sont classées dans la cartographie comme des zones à risque moyen de violence/violence électorale. Ce n’est pas tout. Cette liste se referme par trois localités de Tombouctou (Nianfunké, Goundam, Gourma Arhus), deux zones de Kidal (Kidal, Tessali) et de Ménaka.
Par ailleurs, sur les neuf régions et le district, aucune zone n’apparait dans la catégorie des zones à risque bas de violence/violence électorale.
Selon la spécificité de chaque zone, l’analyse ouvre une fenêtre sur la situation sécuritaire actuelle qui prévaut dans ces localités. Une situation marquée par des menaces et ou actes terroristes, des affrontements communautaires et des groupes armés, des banditismes (notamment des braquages dans les milieux urbains, ruraux et les axes routiers), des assassinats, enlèvements, des tensions politiques ou encore la faible représentation de l’administration d’Etat, des tensions sociales, la paralysie de l’école ou la fermeture dans certaines localités.
Les populations locales, les forces de défense et de sécurité, l’administration locale dans les zones à risque élevé se trouvent confrontée selon l’organisation par la circulation des armes, des déplacements massifs de la population et une crise humanitaire.
Et quel risque pour le scrutin du 29 mars ?
Si pour Wanep Mali le document qui fera l’objet d’actualisation au regard des évolutions sur le terrain, dans sa cartographie publiée, le réseau identifie des risques attendus pour le scrutin du 29 mars.
Dans toutes ces zones, le risque soulevé par Wanep pour le scrutin du 29 mars, sont liés à l’insécurité, aux menaces terroristes, la fraude électorale, risque d’affrontement, la faible représentation de l’Etat, la faible participation des populations locales au scrutin dans plusieurs localités due aux menaces récurrentes des terroristes.
A Ansongo et Bourem dans la région de Gao par exemple, l’analyse alerte des inquiétudes de la population concernant leurs sécurités ce qui pourrait affecter le processus électoral dans plusieurs localités, risque de non-participation.
La situation dans la région pourrait enregistrer aussi des risques liés à l’absence de bureau de vote dans beaucoup de localités, la non disponibilité d’infrastructures appropriées, possible affrontement dans les centres de vote et des déplacements incontrôlés des bureaux de vote,
Dans les Commune II, III, V du district de Bamako, des risques évoqués dans le document sont la manipulation, l’influence, la fraude électorale et l’escalade verbale pouvant engendrer des violences physiques.
Kadiatou Mouyi Doumbia
Mali Tribune