C’est l’une des plus importantes fêtes sahariennes en Algérie, une fête tribale typique du monde touareg. C’est l’une des plus importantes fêtes sahariennes en Algérie, une fête tribale typique du monde touareg. Chaque année depuis plus de 3 millénaires, lors de la fête d’El Achoura, les différentes tribus touarègues du Tassili N’Ajjer se réunissent dans l’oasis de Djanet (sud-est) pour célébrer le pacte de la paix, la Sbeiba, perpétuant ainsi une tradition plusieurs fois millénaire.
La sbeiba est une fête tribale targuie magnifiquement rythmée par des chants, des danses et des gestes de guerre impressionnant le public et dont les acteurs sont les hommes et les femmes de deux tribus locales, jadis rivales lesquelles, contre toute attente, avaient signé un pacte de paix qui scellera leur union. un pacte resté dans les annales de l’histoire de ces tribus et qui est surtout à l’origine de la célébration de cette fête aux allures grandioses et qu’admirent à ce jours les touristes du nord du pays et ceux venus des contrées occidentales.
Célébré par la population de Djanet, une localité du Sahara algérien, relevant de la province d’Illizi et située à 2.200 km au sud-est d’Alger, l’événement réunit un grand nombre de populations. Sbeiba coïncide chaque année avec le jour de l’Achoura, selon le calendrier lunaire musulman, et ce, pour revivre l’histoire du pacte de paix signé entre les deux tribus touarègues du Tassili N’Ajjer, à savoir El Mihane et Azelouaz. Elle se tiendra, cette année, du 1er au 30 novembre prochain.
Les femmes, parées de leurs plus beaux bijoux, entonnent des chants touaregs tandis que les hommes revêtent des costumes traditionnels et se livrent une guerre «sans sang» simulant un combat réel qui s’est passé il y a bien longtemps entre les chefs de tribus et leurs armées.
Aujourd’hui, sous les chants guerriers, ils se défient et la tension monte, mais ils ne s’affrontent jamais. Ainsi, ils célèbrent la réconciliation entre les peuples nomades à l’annonce de la victoire de Moïse sur les armées du Pharaon et la mort de celui-ci, un autre pan de l’histoire millénaire de cette région pittoresque avec son majestueux décor lunaire.
Les préparatifs de cette fête durent une dizaine de jours pendant lesquels toute la ville de Djanet est en ébullition. Ce sont les sages de l’oasis de Djanet qui déterminent la date de la Sebeiba. Il y a lieu de rappeler, par ailleurs, que le fête de la Sbeiba a été inscrite en 2014 sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité par l’Organisation des nations unies pour les sciences et la culture (UNESCO).
L’Algérie a, depuis 2008, réussi à classer quatre éléments de son patrimoine immatériel sur la liste représentative de l’UNESCO. Le Patrimoine culturel immatériel de l’humanité comprend les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire ainsi que les instruments, obje et espaces culturels qui leur sont associés et que les communautés reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel.
Sihem Oubraham.