L’Unicef, en collaboration avec la Banque mondiale et le gouvernement du Mali a organisé lundi et mardi, un atelier sur le Projet renforcement de la santé de la reproduction et de la planification.
La rencontre s’est déroulée à l’hôtel Radisson Blu de Bamako. L’objectif de cet atelier dénommé « foire des bonnes pratiques » était de présenter les résultats du Projet d’accroissement de la demande et de l’utilisation des services de santé de la production et de planification familiale dans les régions de Koulikoro, Ségou, Sikasso, et dans le District de Bamako.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le secrétaire général du ministère de l’Economie numérique et de la Communication, Cheick Oumar Maïga en présence d’un représentant du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Cheick Oumar Dembélé et de la représentante de l’Unicef, Alessandra Dentice.
Selon l’enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS 2015), au Mali seulement 15,6 % des femmes ont recours à des méthodes contraceptives, modernes ou traditionnelles. Et plus de 15 % des Maliennes âgées de 15 à 49 ans actuellement mariées ou en union fécondes souhaiteraient espacer leurs naissances.
Lancé en juin 2016 par le gouvernement et l’Unicef, le Projet d’accroissement de la demande et de l’utilisation des services de santé de la reproduction et planification familiale qui est arrivé à terme hier 28 février, avait pour objectif de renforcer le combat en suscitant l’émulation chez 300 000 femmes et adolescentes âgées de 15 à 19 ans à fréquenter et à l’utiliser des services de planification familiale au niveau des centres de santé de référence et communautaires.
Au bout de 9 mois de travail, les acteurs du projet estiment que les objectifs ont été largement dépassés. Selon la représentante de l’Unicef, Alessandra Dentice, plus de 580 000 femmes ont fréquenté les centres de santé et ont utilisé les services de santé de la reproduction et de la planification familiale. A travers les visites à domicile et les causeries éducatives menées par les relais et les agents de santé communautaire, les sessions de plaidoyer conduites par les associations de santé communautaire (ASACO), la mobilisation sociale sous l’égide des leaders religieux ; 740 000 personnes ont été informées directement sur la santé de la reproduction et la planification familiale ; 83 000 élèves et autres jeunes dans le secteur informel l’ont été grâce à la paire-éducation et 62 000 jeunes à travers les réseaux sociaux.
Une augmentation de la prévalence contraceptive moderne a été observée passant de 19,9 % pour l’enquête de base à 21,3% pour l’évaluation finale avec une augmentation plus notable en milieu urbain.
Pour le secrétaire général du ministère de l’Economie numérique et de la Communication, Cheick Oumar Maïga, ce succès sera le début du changement de comportement tant souhaité dans notre pays dans le domaine de la santé de la reproduction. Et d’assurer que « l’engagement total intégral et volontaire » de son département dans le cadre de la santé de la reproduction pour le plus grand bénéfice de la population, ne fera pas défaut.
Ces résultats révèlent selon la représentante de l’Unicef, Alessandra Dentice, une nette amélioration au niveau de connaissance des femmes sur les risques liées à un avortement non assisté par un agent de santé.
Alessandra Dentice a expliqué que la santé de la reproduction repose sur le droit fondamental de tous les couples et individus à décider en toute responsabilité de l’espacement de leurs naissances et à disposer des informations et des moyens ainsi que sur le droit de bénéficier d’un accès à des service de qualité dans le domaine de la reproduction.
La coordinatrice du projet, Dr Doucouré Arkia Diallo, pour sa part, dira que malgré les résultats satisfaisants, il est à déplorer que la mise en œuvre du projet a été entachée de difficultés comme le retard dans le démarrage des activités et l’instabilité du personnel technique.
Les participants à cet atelier de deux jours ont assisté à des projections de film sur la sensibilisation et le plaidoyer dans les CSCOM.
Anne-Marie KEITA
Source: essor