La journée du dimanche était consacrée à la promotion des opportunités d’investissements dans le secteur agricole de notre pays
Au Salon international de l’agriculture de Paris qui a ouvert ses portes samedi dernier, dimanche était la « Journée du Mali ». Cette journée permettait aux investisseurs du secteur agricole de mieux connaitre les potentialités de notre pays en matière d’investissement et à la diaspora malienne en France d’appréhender la politique de développement agricole du pays.
Ils étaient près de 200 personnes à prendre d’assaut la prestigieuse salle « Amérique » du Salon international de Paris pour découvrir le Mali dans sa diversité agricole. Investisseurs européens, monde de la recherche agricole, promoteurs et développeurs de technologies en matière d’agriculture, d’élevage et de pêche, Maliens de France et d’Europe, ont répondu à l’invitation du ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, présent à Paris dans le cadre du Salon international de l’agriculture.
A l’entame de la rencontre, le ministre Kassoum Denon a tenu à rendre un hommage mérité aux autorités françaises notamment à son homologue, Stéphane Le Foll, qui a bien voulu dédié la journée du dimanche à notre pays pour permettre au secteur agricole malien d’être mieux connu des investisseurs. Il a également remercié la diaspora malienne en France et en Europe pour leur patriotisme et leur intérêt pour le secteur agricole qui est et demeure le moteur du développement de notre pays.
Après ces mots introductifs, le public a eu droit à la projection d’un film retraçant les différents cycles de développement du secteur agricole malien de l’Indépendance à nos jours, ainsi que les progrès enregistrés par le secteur depuis l’accession du président Ibrahim Boubacar Keita à la magistrature suprême.
Après ce film, le PDG de l’Office du Niger, Dr. Mamadou M’Baré Coulibaly et le directeur général adjoint de la CMDT, Cheick Tidiane Doucouré feront des présentations sur leurs entreprises respectives ainsi que les opportunités d’investissements. Ainsi, le patron de l’Office du Niger a fait l’historique de son entreprise et expliqué que le projet initial en 1929 comportait l’aménagement de 960 000 ha dont 510 000 ha pour la culture du coton et 450 000 ha pour le riz.
Il expliquera ensuite les textes législatifs qui régissent la gérance des terres et du réseau hydraulique affectés à l’Office du Niger et définit les limites et les modalités de gestion des terres. Il existe un contrat-plan entre l’Etat, l’Office du Niger et les exploitants agricoles qui a pour objectif global de contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté. Le schéma directeur d’aménagement de l’Office du Niger, validé en 2008, a retenu l’option pour l’horizon 2020 d’aménager 120.000 ha et porter aussi la superficie irriguée à 200.000 ha. Le gouvernement a signé avec ses partenaires techniques et financiers plusieurs protocoles d’accord pour la mise en œuvre de projets d’aménagement à l’Office du Niger portant sur plus de 300 000 ha.
Dr. Mamadou M’Baré Coulibaly a ensuite exhorté les investisseurs français et surtout la diaspora malienne à venir investir à l’Office du Niger. Les atouts et opportunités d’affaires en zone Office du Niger sont assez intéressants grâce à l’existence de l’interconnexion électrique pour favoriser l’implantation des unités de transformation, la disponibilité des produits à transformer (tomate, riz, pomme de terre, échalote oignon…), les garanties juridiques pour les terres. Il rappellera que quelques promoteurs et investisseurs privés interviennent déjà à l’Office du Niger sur plus de 8000 ha pour produire du riz, du maïs, du blé et de la pomme de terre.
645 0000 tonnes de coton graine. Pour ce qui concerne le géant malien du textile, son DGA Cheick Tidiane Doucouré a fait une belle présentation de son entreprise qui se présente aujourd’hui comme l’une des plus grandes entreprises agricoles de la sous-région. Le coton constitue la principale source de revenu monétaire des exploitations agricoles et à ce titre il est le pilier du développement économique et social de milliers de familles.
L’encadrement des producteurs et la commercialisation de la production du coton graine sont assurés par la CMDT et l’Office de la Haute Vallée du Niger (OHVN) qui disposent d’une grande expérience et d’un capital de confiance auprès des paysans. La totalité du coton est égrenée dans les 17 usines de la CMDT. La transformation de la fibre de coton est assurée par quelques unités nationales (COMATEX, BATEXCI SA, etc.) dont la capacité cumulée est d’environ 2% de la production nationale. Le secteur artisanal est peu développé mais présente un potentiel intéressant à développer en liaison avec le secteur touristique. Actuellement, la transformation de la graine de coton en huile et aliment bétail est assurée par 70 unités nationales agréées. La capacité installée (environ 1 million de tonnes) est largement supérieure à la production nationale (250 000 à 300 000 tonnes) ; d’où la nécessite d’accroitre la production nationale de coton graine.
Créée en 1974, la CMDT a un capital de 7.982.340.000 Fcfa, détenu par l’Etat malien et GEOCOTON. La production du coton graine est passée de 200 000 tonnes en 2008/2009 à 645 0000 tonnes en 2016/2017. La qualité de la fibre de coton du Mali est très appréciée par les différents clients de la CMDT. Plus de 85 % du coton malien se situent généralement en Good middling et middling qui sont des standards connus de tous les négociants de fibre coton.
A la suite du DGA de la CMDT, le représentant de l’Agence pour la promotion des investissements (API – Mali) étalera toutes les facilités qu’offre le code de l’investissement dans notre pays.
Au cours des échanges, nos compatriotes se sont intéressés surtout aux opportunités et aux garanties réelles dont ils pourraient bénéficier en revenant au pays pour investir dans l’agriculture. Des questions ont porté aussi sur la spéculation foncière, l’accompagnement de l’Etat.
En réponse, le ministre Denon expliquera toutes actions mises en œuvre par le gouvernement à travers son département pour développer le secteur agricole. Il rappellera à ce propos que 15% du budget national sont consacrés à l’agriculture, que les intrants sont subventionnés, qu’un programme pilote de mécanisation porte sur 1000 tracteurs, que 125.000 doses de semences animales sont mises à la disposition des éleveurs, que la technique des cages flottantes est développée pour la promotion de la pisciculture. Kassoum Denon a aussi évoqué la promotion de l’emploi rural et le projet «Nouveau village agricole».
Le ministre Denon indiquera aussi que le SIA de Paris constitue une opportunité d’exposer aux yeux du monde, le retour du Mali et toute la richesse du secteur rural malien marqué par la diversité et la qualité de ses produits, l’étendue de ses prouesses technologiques à travers la grande masse des variétés végétales et des races animales créées par les structures de recherches.
CCOM
Ministère de l’Agriculture
Source: essor