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Sans Tabou: l’immunité ou risque d’être suicidaire pour le processus

Tous les Maliens épris de paix, de justice et de vivre-ensemble avaient fondé leur espoir sur la signature d’un accord de paix et de réconciliation nationale en 2015 pour épilogue rapide de la crise de notre pays. 18e après la signature de ce document, sa mise en œuvre traine, à cause de la mauvaise foi de la Coordination des mouvements armés (CMA) qui refusent de participer, depuis deux sessions maintenant, aux travaux du Comité de suivi de l’accord pour la paix.

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Face à la mauvaise volonté manifeste de ce groupe signataire de l’accord de paix et les souffrances qu’endurent les populations à la base en proie à l’insécurité et toute sorte de calvaires, les espoirs sont tournés désormais vers la communauté internationale garante de la mise en œuvre de l’accord signé en juin 2015 par les parties impliquées dans la crise de notre pays. C’est le Conseil de sécurité des Nations Unies qui a lui-même brandi la menace de sanctions contre les parties qui envisageraient de bloquer le processus. Maintenant qu’il avéré que c’est la CMA qui bloc aujourd’hui le processus, la communauté internationale va-t-elle se décider enfin de prendre ses responsabilités ? Va-t-elle continuer à courber l’échine devant la CMA ou va-t-elle s’accommoder de cette camisole de la CMA et de laisser-faire ?
« Si tu n’appliques pas tes règles sur ton enfant, il va t’appliquer ses règles », dit un adage de chez vous qui sied bien dans ce contexte.
Parce que longtemps temps et jusqu’à présent, ce groupe armé bénéficie des faveurs des pays membres de la communauté internationale.
Encore, la CMA vient une fois de plus boycotter la 15e session du comité de suivi de mise en œuvre de l’accord pour la paix. Un comportement peu galant de la CMA en ce qu’il pourrait bloquer l’effectivité de l’accord surtout que celle-ci est en retard sur le chronogramme de mise en œuvre. Sans les difficultés et les dilatoires de la CMA, 18 mois de transition auraient largement suffi pour la mise en place des organes et les mécanismes du processus de paix.
En tout état de cause, la balle est désormais dans le camp de la communauté internationale, garante de la mise en œuvre de cet accord de paix pour faire cesser la comédie et les caprices des groupes de la CMA à vouloir retarder le processus.
Noir sur blanc, il est mentionné dans le rapport du secrétaire général de l’ONU : « En cas d’échec du dialogue, j’invite le Conseil de sécurité à envisager, dans les mois à venir, d’imposer des sanctions ciblées à quiconque entrave la mise en œuvre de l’accord ». Cela en tant clair pour toutes les parties signataires de l’accord pour la paix, il est difficile de comprendre l’attitude de complaisance de la communauté internationale face à la CMA qui vient de manifester une fois de plus, son intention de faire les choses à sa guise. D’ailleurs, cette mauvaise foi de la CMA a été condamnée par la Médiation internationale, à l’issue des travaux de la 15e session du CSA : « Ce n’est pas une attitude de responsables, ce n’est pas une attitude courageuse, parce nous savons tous que le moyen civilisé de résoudre les problèmes, c’est le dialogue. Et le cadre le plus approprié pour avoir ce dialogue, c’est le CSA ».
À ce rythme, si la communauté internationale ne prend pas ses responsabilités à appliquer les sanctions prévues par le Conseil de sécurité des Nations unies en mettant fin à l’immunité diplomatique de la CMA à vouloir agir à son gré, cette situation risquerait d’être suicidaire pour tout le processus chèrement acquis après plusieurs mois de rencontres et de pourparlers.

Par Sikou BAH

 

Source: info-matin

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