Depuis que le Mali a donné 72 heures à l’ambassadeur français pour quitter le pays, les réactions politiques se succèdent en France. De Marine Le Pen à Nicolas Dupont-Aignan, en passant par Jean-Luc Mélenchon, les hommes politiques sont montés au créneau sur les réseaux sociaux pour défendre leur pays, face à ce qu’ils qualifient d’humiliation de la France. Mais au Mali, exception faite à l’URD au MPR, au moment où l’on mettait sous presse, la réaction de la classe politique malienne se faisait désirer, si elle existe encore ?
De par sa réaction suite à l’expulsion de l’ambassadeur Joël MEYER, la classe politique française a donné une belle leçon de citoyenneté et de patriotisme à la classe politique malienne restée molle face aux sanctions de la CEDEAO et UEMOA sur le Mali, mais, et surtout à l’escalade de la violence verbale entre Bamako et Paris.
Le Gouvernement de la République a invité ce 31 janvier 2022, l’Ambassadeur de France au Mali à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures.
Une mesure qui fait suite aux propos hostiles et outrageux du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean Yves LE DRIAN, tenus récemment. Des sorties récurrentes des autorités françaises pour s’en prendre aux nouvelles autorités de la transition, au motif qu’elles sont issues de deux coups d’État.
«Le gouvernement du Mali condamne vigoureusement et rejette ces propos qui sont contraires au développement de relations amicales entre nations», indiqué le communiqué du gouvernement dans lequel le pouvoir central somme Joel MEYER de piler ses bagages.
«La France prend note de la décision des autorités de transition (maliennes) de mettre fin à la mission de l’ambassadeur de France au Mali. En réaction, la France a décidé de rappeler son ambassadeur»», avait répondu le Quai d’Orsay.
Cette décision a été suivie d’une série de commentaires et de prise de positions autant agressives que les propos des ministres Florence PARLY et de Jean ives LE DRIAN. Malgré leur divergence, c’est le bloc derrière la France et son armée. Car, selon eux, cette expulsion est un affront.
À l’inverse au Mali, les réactions sont timides. La classe politique semble acceptée de se réduire en silence au moment où elle doit se manifester en matérialisant la devise nationale, ‘’Un Peuple- Un But-Une Foi’’, face à l’adversité. Encore, une occasion manquée.
En tout cas, l’histoire retiendra que face aux actions déstabilisation du Mali en tant que nation, et de son armée, venant de la France et de certains pays de la CEDEAO, la classe politique s’était murée dans le silence.
Sur les réseaux sociaux, ce comportement de la classe politique malienne qui inspire la transition a indigné plus d’un.
«Les partis politiques ne sont plus que des coquilles vides au Mali, qui profitent de leur nom pour impressionner et donner de la voix à ceux qui souhaitent du mal pour notre pays», a critiqué l’un des internautes.
De notre part, nous estimons que la classe s’est plantée plusieurs fois dans le cours de ces événements.
À cet effet, il y a notamment le refus pour des partis politiques, en grande partie, d’aller répondre à l’appel des autorités contre les sanctions de la CEDEAO. D’ailleurs, malgré la condamnation unanime au niveau national et international, une portion de l’opinion politique ne s’embarrasse point de charger les autorités de la Transition de décision unilatérale après les assises, occultant qu’elle n’est que la résultante de son boycott.
Pire, la classe politique a brillé aussi par son silence suite aux attaques de Jean Yves LE DRIAN insultant pour le Mali et son armée.
Pourtant, l’armée qui est le fondement d’une nation doit être au-dessus des partis politiques et des querelles de cloche.
Malgré nos divergences sur la gestion de la transition, les attaques répétées de la France contre notre outil de défense nationale nous commandaient de faire l’union sacrée autour du Mali et des FAMa contre l’adversité et le complot.
Ressaisissons-nous et avançons ensemble pour le Mali, notre bien commun, messieurs !
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info-Matin