L’an dernier sur 1053 enfants et jeunes de la rue ayant bénéficié de ses interventions, 65% sont des garçons 28% des filles et jeunes mères et 7% des enfants de moins de cinq ans des deux sexes
La 15è assemblée générale du Service d’aide mobile d’urgence (Samu social Mali) s’est tenue samedi à la Maison du partenariat. La présentation du rapport d’activité de l’année écoulée, du programme d’activités pour 2015 et le renouvellement du conseil d’administration étaient au menu de la rencontre.
En place depuis 2001, le Samu social s’attache à aller à la rencontre des enfants de la rue, identifier les pathologies physiques et les traumatismes psychologiques des enfants rencontrés afin de leur apporter une réponse adaptée. La structure entend également rétablir une relation de confiance entre l’enfant et le monde des adultes. Ce lien social renoué devant permettre ensuite, si cela est possible, d’envisager un travail avec la famille de l’enfant et élaborer un projet de sortie de rue personnalisée.
Le Samu social travaille en priorité avec l’enfant en danger ou en détresse psychologique dans la rue. Son intervention repose sur une approche mobile des enfants et des jeunes de la rue, au moyen de tournées nocturnes quotidiennes appelées maraudes. Il apporte une prise en charge psychosociale, médicale et éducative aux enfants rencontrés.
En 2014, sur 1053 enfants et jeunes de la rue ayant bénéficié des interventions du Samu social, les garçons représentent 65%, les filles et jeunes mères 28%. Les enfants de moins de cinq ans des deux sexes représentent 7%. Le constat est que le pourcentage de la population féminine est en augmentation (de 22% à 28%).
La grande majorité des enfants rencontrés est d’origine malienne. Les enfants originaires des pays voisins représentent 11%.
Les principales raisons d’arrivée dans la rue chez les garçons restent les conflits intrafamiliaux, les violences subies chez les maîtres coraniques et l’exode en ville pour des motifs économiques. Chez les jeunes filles, la migration pour les motifs économiques et les conflits au sein des familles sont fréquemment évoqués.
Se nourrir reste la principale difficulté chez les jeunes de la rue (51%). Puis vient la difficulté de se soigner (45%). Beaucoup d’entre eux ne parviennent pas à trouver un emploi.
En 2014, le Samu social a organisé 344 maraudes de nuit soit 94 maraudes filles et 250 maraudes garçons. 873 enfants ont bénéficié en 2014 de soins ambulatoires, hospitalisations et accompagnements. 1143 soins ont été prodigués en rue. On peut aussi citer l’accompagnement vers des soins spécialisés. S’y ajoutent la prise en charge psychologique, les entretiens psychosociaux et l‘orientation vers des structures partenaires.
En 2014, les dépenses effectuées sur le terrain au titre du programme du Samu social se sont élevées à 152 167 957 Fcfa.
Pour 2015, les perspectives concernent le renforcement de l’équipe de prise en charge avec la constitution d’une équipe mobile d’aide supplémentaire destinée à répondre à l’augmentation de l’activité et des bénéficiaires, l’organisation d’une parade festive et artistique sur les droits des enfants, avec la participation des enfants et jeunes de la rue, l’identification de points focaux dans certaines régions (Sikasso et Ségou), la réalisation d’un échange inter associatif avec le Samu social du Burkina Faso et le lancement d’un enseignement à l’Institut des travailleurs sociaux.
A l’ouverture des travaux, Lassana Camara, le représentant du directeur national de la Promotion de l’enfant et de la famille, a préconisé une conjugaison des efforts des acteurs publics et associatifs et une mutualisation des ressources dans le combat contre le phénomène des enfants de la rue. Le budget prévisionnel 2015 s’élève à 204 662 959 Fcfa.
A l’issue des travaux, Mme Diané Mariam Koné a été élue présidente du conseil d’administration.
A. LAM
source : L Essor
