Elles sont rondes et subissent des remarques désobligeantes et des regards de travers. Elles ont donc décidé de se mettre ensemble, de former une association et de clamer haut et fort : Ronde et fière!
Fatoumata Keita, 120 kg et fière, s’est il y a quelques mois fixé un objectif. Changer le regard que la société porte sur les femmes rondes et permettre à ces dernières de mieux s’accepter. De cette ambition est née il y a un mois l’Association des femmes rondes du Mali, qui regroupe des dames pesant de 75 à 130 kg. Et comme dans le synopsis de beaucoup d’histoires, c’est souvent une rencontre qui crée le déclic. Fatoumata en fit une. Un jour, elle vit une jeune dame, ronde comme elle, qui supportait très mal sa condition, déprimait et surtout devait supporter quotidiennement des piques désagréables. Un sentiment que la Fatoumata connaissait bien, même si, très forte de caractère, elle ne s’en est jamais laissé conter. Elle a mené de front sa vie sans jamais se soucier du « qu’en disent-ils ? ». Promotrice d’une crèche maternelle, commerçante, animatrice radio et télévision, la jeune dame souhaitait néanmoins apporter du changement, car toutes ses semblables n’ont pas la même force de caractère qu’elle. Elle décide donc de monter avec l’une de ses sœurs, ronde elle aussi, l’Association des femmes rondes du Mali, qui compte aujourd’hui 17 membres qui veulent se faire entendre et voir. Elles projettent d’organiser une journée de marche en ce mois de juin. Elles traverseront le troisième pont afin de montrer qu’elles sont des femmes comme les autres et ne souhaitent plus être dévisagées. L’association envisage également d’apprendre aux unes et aux autres comment s’habiller et se tenir en public en vue d’affronter le regard de la société.
La santé avant tout
Les visées de l’association vont plus loin : une meilleure santé pour toutes les femmes rondes. « L’un de nos objectifs principaux est de perdre du poids. Parce que la santé prime sur toute chose Donc nous voulons maigrir pour notre santé et notre bien-être. Nous voulons une assistance médicale en vue de savoir comment nous y prendre pour perdre du poids, contrôler notre taux de sucre afin d’éviter certaines maladies, avoir accès à des salles de gym » explique Mme Keita. Antinomique ? Non, selon la responsable. Elle dit explorer la possibilité de faire du sport en gardant « peut-être » leur masse, mais en étant en forme.
Aminata Keita
Journal du Mali