La garde à vue du dernier des deux policiers entendus dans l’enquête sur la mort d’un jeune de 27 ans après une bagarre au sortir d’une discothèque samedi à Dijon a été levée dans la nuit de dimanche à lundi, a indiqué le parquet.
La justice souhaitait confronter sa version à celle de deux suspects interpellés dimanche désignés par deux témoins, qui ont dédouané les policiers de toute violence sur la victime.
“La garde à vue a été levée dans la nuit. Les deux suspects sont toujours en garde à vue. L’enquête se poursuit pour le moment”, a déclaré à l’AFP la procureure de la République de Dijon, Marie-Christine Tarrare, qui n’a pas souhaité faire d’autres commentaires.
Un autre gardien de la paix, entendu comme lui depuis samedi soir, a vu sa garde à vue levée dès dimanche, considéré comme “totalement hors de cause dans cette triste affaire”, avait déclaré dimanche soir la magistrate lors d’une conférence de presse.
Elle avait expliqué que la garde à vue du second policier avait été prolongée le temps de procéder à l’audition des deux autres gardés à vue et confronter leurs déclarations.
L’enquête a en effet connu dimanche un tournant important avec l’interpellation et le placement en garde à vue de deux jeunes hommes de 20 et 25 ans, dont un connu des services de police, qui seraient impliqués dans la rixe mortelle.
“Dimanche, deux jeunes femmes se sont présentées spontanément au commissariat et désigné ces deux jeunes” qui faisaient partie d’un groupe avec lequel elles se trouvaient au sortir de la boîte de nuit. Ces dernières “ont dit qu’elles n’avaient pas vu les policiers frapper la victime”, selon la procureure.
L’autopsie de la victime, jeune homme sans histoires habitant la périphérie de la ville, qui fréquentait pour la première fois cette discothèque, a confirmé qu’il avait succombé des suites d’un choc violent au niveau du crâne.
L’exploitation de la vidéosurveillance à proximité de l’établissement de nuit n’a pas permis d’apporter d’éléments sur le déroulement des faits.
Selon Mme Tarrare, samedi matin à 05H00, les deux policiers étaient intervenus une première fois pour séparer deux groupes qui se battaient devant “Le Chat Noir”. La rixe continuant, ils étaient revenus pour intervenir “de façon plus déterminée”, afin d’y mettre un terme. C’est lorsque les deux groupes se sont séparés qu’ils ont vu le jeune homme à terre. Des témoins avaient dit que l’un des deux policiers avait été désigné comme ayant porté des coups à la victime.
L’enquête a été confiée conjointement à la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Dijon et à l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN).
© 2014 AFP