Une échauffourée a éclaté à la commission nationale indépendante du Mali faisant un blessé et des dégâts matériels importants.
Triste spectacle ! Les membres de l’organe de contrôle des élections au Mali se sont livrés à une bataille rangée. Maître Issiaka Sanogo, l’un des commissaires de la CENI a vu sa main droite blessée par des morceaux de vitre.
Comment est-on en arrivé là
Les membres de la CENI réunis en Assemblée plénière ont destitué le lundi les sieurs Amadou Ba et Béffon Cissé, respectivement président et premier questeur. Dans un communiqué, ils leur reprochent de « manquements, des errements ainsi que de l’indiscipline budgétaire ».
Selon Issiaka Sanogo, cette décision a été prise à la suite de la mise en place d’une commission ad hoc le 3 octobre dernier pour caractériser les griefs. « Vu la gravité des faits, l’Assemblée plénière a décidé de mettre à bas, le président et le questeur », a-t-il expliqué. Cela conformément à l’article 57 de son règlement intérieur. Et Maître Sanogo de poursuivre « quand lui se targue d’avoir une légitimité qu’il n’a pas, il va de soi que la majorité conteste ». « L’Assemblée plénière s’est tenue en présence de huit des quinze commissaires. Les autres ont décliné l’invitation », a précisé Maître Moctar Mariko, deuxième vice-président de la CENI.
Accusation rejetée par Béffon Cissé
Béffon Cissé qui avait invité la presse pour une conférence de presse ne nie pas d’avoir reçu un SMS lui conviant à une réunion. Mais estime qu’il n’a pas été envoyé par la bonne personne. Selon lui, c’est le chargé de communication qui est habilité à envoyer les convocations.
Sur le communiqué, M. Cissé affirme n’avoir pas vu de communiqué. « Beaucoup de gens m’ont appelé pour me dire qu’on m’a retenu mes charges par une plénière », ironise-t-il. Selon lui, la plénière est convoquée par le président ou par les deux tiers. « À mon sens, je n’ai pas vu une liste des deux tiers qui convoque une plénière. » Une affirmation que conteste Maître Moctar Mariko qui estime que le président est un terme générique. Selon lui, la réunion peut être convoquée par la majorité des commissaires.
Sur la question de manquement et de malversation financière, Béffon Cissé a rejeté catégoriquement ces accusations. « À mon sens, il n y’a pas eu de manquement », a-t-il glissé.
Ce qui est sûr, rien ne sera plus comme avant à la Commission nationale indépendante. Car certains commissaires ont juré que le sieur Amadou Ba ne présidera plus l’institution.
Abdrahamane Sissoko
Source: Le Pays