Le phénomène de la migration irrégulière est très fréquent dans notre pays. Face à de nombreuses tragédies causées par cette pratique depuis des années, des initiatives se multiplient pour sensibiliser les populations, particulièrement les migrants et les migrants potentiels sur ses risques et dangers. Ce qui justifie l’organisation, hier mercredi, à la Maison de la femme de Darsalam, d’une journée d’information et de sensibilisation par le Projet d’information et de sensibilisation sur les risques et dangers liés à la migration irrégulière et la promotion de la libre circulation des personnes dans l’espace CEDEAO.
Ce sont les notabilités traditionnelles, les leaders d’opinions et des leaders d’associations de la commune III du District de Bamako qui ont été les participants de cette formation d’une journée pour qu’ils servent de relais dans les familles et dans le quartier.
Ce, afin de décourager les candidats à ce phénomène qui cause tant de drame à la population.
Le représentant du Ministère des Maliens de l’Extérieur, Broulaye Keïta a relevé que le Mali est au cœur des drames de la migration irrégulière. Ces dernières années, indique-t-il, notre pays a été durement frappé par de nombreux cas d’expulsions massives et des morts sur les routes migratoires. Les expulsions et les rapatriements des Maliens en situation de détresse de 2011 à 2018 ont concerné plus de 20 000 personnes. De janvier 2018 à novembre de la même année, plus de 7 000 Maliens ont été rapatriés de la Libye et de l’Algérie.
A le croire, au regard de cette situation, désormais le temps n’est plus au diagnostic des causes de la migration, mais plutôt à celui de l’action et de la prise de conscience vis-à-vis du phénomène migratoire.
Plus de 10 000 morts enregistrés en 2018
De son côté, le Coordinateur de ce projet de sensibilisation financé par l’Union Européenne, Modibo Tounkara a évoqué que l’immigration irrégulière à causer beaucoup de tragédie.
Il a rappelé qu’en 2013, 366 migrants ont péri en Méditerranée. La même année, il y a eu le naufrage d’un bateau qui a coûté la vie à 700 migrants et un autre naufrage a fait à peu près 400 morts. En 2015, 3 571 migrants ont trouvé la mort en Méditerranée.
Aussi, en 2016, il a été dénombré 3 139 morts, en 2017, 5 000 morts, en 2018, 10 260 morts. S’y ajoutent ceux qui meurent sur la route, dans le Sahara.
Falé COULIBALY
Source: l’Indépendant