Le Mali a inauguré une nouvelle ère depuis le coup de force du 18 août 2020. Des citoyens mécontents de la gestion peu catholique du pays par l’ex président IBK ont décidé de prendre la rue pour le contraindre à revenir sur terre. Ces citoyens composés d’une partie de la classe politique et de la société civile ont fait cause commune avec l’Imam Mahmoud Dicko pour faire plier le régime. Résultat, mise en place d’une transition devant aboutir à la refondation du Mali de nos rêves.
Et chose rare, la transition a la bénédiction de la communauté internationale. La preuve, l’ancien chef de la Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA) le tchadien Mahamat Saleh Annadif n’est pas allé de main morte pour dire que la réussite de la transition en cours était à « portée de main », mais la balle est dans le camp des Maliens et Maliennes. Cette transition a-t-il poursuivi est une occasion unique pour que le Mali sorte du cycle infernal des coups d’état périodiques. Grâce au courage des acteurs de la transition y compris les membres de l’ex Comité National pour le Salut du peuple, le pays a emprunté la voie du changement. Pour inaugurer cette ère nouvelle, le président de la transition Bah N’Daou lors de son discours d’investiture a affirmé qu’il n’ya pas de corruption zéro, mais qu’il y’aura impunité zéro. De cette période à aujourd’hui, il y’a eu des avancées certaines. Aussi, pour asseoir une paix définitive, les autorités de la transition ont décidé de tout mettre en œuvre pour l’application de l’accord d’Alger ce qui explique la récente rencontre de Kayes pour la 43eme session du Comité de Suivi de l’Accord qui a suscité un vent d’optimisme. Depuis qu’il a été placé à la tête du département de la réconciliation nationale, le Colonel Major Ismail Wague n’a pas dormi sur ses lauriers. Il a multiplié les rencontres avec toutes les communautés en vue d’asseoir les bases de la véritable réconciliation qui permettra au Mali de cicatriser les blessures du passé. Récemment, il a participé à un grand forum pour la paix dans la ville de Niono. Malgré le contexte sécuritaire délétère, il est parvenu à convaincre les milices Dozos chasseurs traditionnels et les groupes djihadistes à renoncer à la violence. Ce qui a permis la reprise des activités dans le Kala Supérieur et la levée du siège de Farabougou. Sur son initiative personnelle le gouvernement de la transition a décidé de désarmer toutes les milices armées. Dans le cadre du Désarmement, Démobilisation et Réinsertion 400 ex rebelles ont rejoint les rangs de l’armée reconstituée. Ils seront désormais des soldats de l’armée régulière. Au plan sécuritaire, les militaires face à l’intensification des attaques terroristes résistent de mieux en mieux et parviennent à engranger des spectaculaires victoires. Se faisant à Diafarabe, ils sont parvenus à mettre en déroute une horde de terroristes qui a voulu s’emparer de la sous préfecture. Au niveau de la zone des trois frontières qu’on appelle aussi le triangle de la mort à cause des attaques terroristes avec le soutien des tchadiens, ils sont parvenus à neutraliser une quarantaine de terroristes. Un autre fait d’arme lors de l’attaque de Dinangourou, ils sont parvenus à éliminer tous les assaillants. A Alatona dans la préfecture de Niono, ils ont éliminé une vingtaine de terroristes au cours d’une embuscade Il faut le dire c’est la vigilance du vice président chargé des questions de défense le Colonel Assimi Goita qui a permis de redonner courage et confiance aux forces gouvernementales. Le Ministre de la défense le Colonel Sadio Lamine Camara n’a ménagé aucun effort pour que toutes les primes soient versées à temps. Certes l’assassinat du président de la Ibrahim Ould Sidati a été une tâche noire pour le pays, mais il n’en demeure pas moins que le Colonel Modibo Kone a multiplié les initiatives pour que le Mali redevienne un havre de paix. Les patrouilles sont de plus en plus nombreuses. Récemment l’unité anti terroriste Forsat a éliminé des terroristes à Mafené. Il veille comme de l’huile sur le feu sur la gestion des primes et indemnités des forces de sécurité. Le Ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales Abdoulaye Maiga a promis la tenue d’élections crédibles et transparentes. Signe de la détermination du Ministre Maiga a doté le Mali d’institutions fortes la date des futures échéances électorales a déjà été fixée. Sur le front social grâce à l’esprit de dialogue du président de la transition le Colonel Major Bah N’Daou, l’atmosphère est en passe de se décanter. L’article 39 a été appliqué par la transition ce qui a permis au corps enseignant de reprendre le chemin de l’école. Cependant l’arbre ne doit pas cacher la forêt, avec l’UNTM, les relations ne sont pas au beau fixe, ce qui explique les récentes préavis qui ont été déposée par la plus grande centrale syndicale. Les nouvelles sont bonnes parce que le dialogue n’est pas rompu. Le Premier ministre Moctar Ouane en sa qualité de chef de l’exécutif est sur tous les fronts, il ya environ un mois, il a posé la première pierre de la réhabilitation de la route Sevare Mopti. Son Ministre des transports et des infrastructures Makan Fily Dabo a multiplié les visites surprises, histoire de vérifier si les grands travaux d’infrastructures routières respecteront les délais. Sur le front de la lutte contre la pandémie du coronavirus, la Ministre de la santé Dr Fanta Siby fait excellent travail ce qui a permis de maitriser la deuxième vague de contamination.
Il a fallu que le Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5RFP), en référence à la première marche qui a eu lieu le 5 juin 2020, se mobilise pour que la bourrasque du changement souffle sur le Mali. En dépit de l’implication de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest qui a même désigné un envoyé spécial en la personne Goodluck Jonathan (ancien président de la République fédérale du Nigeria), les lignes n’ont pas bougé.
Après plusieurs jours de contestation, le pouvoir finit par ployer les genoux. Il a fallu user de stratagème. Finalement par le truchement des dix commandements, une campagne de désobéissance civile est lancée qui aboutit à des actes de violences avec mort d’homme. En effet 23 manifestants trouveront la mort devant la mosquée de l’Imam Mahmoud Dicko. Plusieurs sources affirment que cette tragédie serait l’œuvre de l’unité anti-terroriste FORSAT. Depuis, les événements du 26 mars 1991, le Mali a décidé que personne ne trouvera plus la mort parce qu’il a revendiqué ses droits. Pour la CEDEAO la ligne rouge à ne pas franchir reste un coup d’état à la birmane. Exaspérés par l’intensification des attaques terroristes avec son lot de morts civils et militaires, sans compter la concussion, la prévarication, la gabegie, le népotisme et la corruption gangrené qui a infecté le corps physique du Mali , rien ne pouvait plus sauver les meubles.
Le 18 août au matin, après des mouvements d’humeurs, le président IBK, son Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale sont conduits dans la ville garnison de Kati. Le troisième président de la troisième République dans un discours radiotélévisé annonce sa démission, celle de son Premier ministre Dr Boubou Cisse et la dissolution de l’Assemblée nationale et la démission de son président l’honorable Moussa Timbine. Certes, le respect de la constitution du 25 février 1992 s’impose parce que le Mali est un Etat démocratique. Rappelons que le président Amadou Toumani Toure à l’habitude de dire qu’aussi longtemps, qu’il y’aura des mauvais dirigeants, il y’aura des révolutions de palais.
Badou S. Koba
Source: Le Triomphe