Annoncée par le Conseil des ministres du mercredi dernier pour se tenir au CICB le samedi 11 mai, la rencontre initialede haut niveau sur l’école, devant permettre de « sauver l’année scolaire »doit se tenir ce lundi. A sa place, la primature a servi de cadre, samedi dernier, à une réunion gouvernementale autour du dossier, sous la présidence du Premier ministre Boubou Cissé.
A peine installé, le gouvernement Boubou Cissé est au four et au moulin, tant les urgencess’amoncellent… La première porte en effet sur la situation dramatique de l’école comparable à un véritable naufragé à sauver avec la célérité requise, tant près de 900 écoles sont fermées sur le territoire national et les syndicats d’enseignants de l(école publique sont en grève.
Le gouvernement a ainsi réuni les acteurs du dossier, sans les syndicats, pour mettre sur pied une commission de conciliation par le gouvernement et unecommission de bons offices par le Médiateur de la République pour une thérapie de choc au système éducatif national.
Le gouvernement devait initialement envoyer deux ministres à une rencontre décisive de sauvetage de l’année scolaire sous l’égide du Médiateur de la République, celui de l’Education nationale, Dr TémoréTioulenta et son collègue du Dialogue social et de la Fonction publique, Pr Oumar HamadounDicko, accompagnés de leurs équipes techniques bien au parfum du dossier. Mais, pour mieux peaufiner la stratégie de résolution de la crise de confiance entre les autorités gouvernementales et les syndicats, cette rencontre très attendue a été décalée à cette semaine. A la place, le gouvernement a tenu une réunion de concertations avec des partenaires de l’école comme les associations des parents d’élèves, l’AEEM, l’AMSUNEEM, les organisations de la société civile, les familles fondatrices de Bamako, les notabilités traditionnelles, les chefs religieux en présence du Médiateur de la République, le doyen Baba HakibHaïdara.
Présidée par le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, ce cadre d’échanges a permis de réaffirmer la détermination des uns et des autres à se parler pour sauver l’année scolaire et, au-delà, mettre fin à la crise scolaire.« Permettre aux enfants maliens de retrouver les chemins de l’école est une impérieuse nécessité pour donner une nouvelle impulsion à l’école malienne », a déclaré le Premier ministre. Avant de souligner que « ce qui important aujourd’hui, ce n’est pas de sauver l’année scolaire mais bien de sauver l’école malienne. Mais il est bien difficile de sauver l’école malienne s’il n’y a pas d’écoles. Donc, il est important de permettre à nos enfants de reprendre le chemin de l’école pour que la discussion sur l’impulsion du système éducatif et le sauvetage de l’école malienne s’articulent sur le réel »
Selon le ministre Oumar HamadounDicko, le gouvernement a voulu « organiser cette réunion de concertations des acteurs de l’école pour être au même niveau d’information et envisager une stratégie commune face aux syndicats ». Cette rencontre préliminaire a donc déblayé le terrain pour « une entente » et a chargé le Médiateur de la République, Baba HakibHaïdara de « constituer une mission de bons offices » qui travaillera de concert avec la commission de conciliation à mettre en place pour mettre fin à la grève afin de sauver l’année et poursuivre les efforts pour sortir l’école malienne de l’ornière.
Selon le ministre de l’Education nationale, Dr Témoré Tioulenta, tout le gouvernement et les partenaires de l’école sont mobilisés pour rencontrer les syndicats dès ce lundi, probablement pour l’atteinte de ces objectifs de sauvetage. La tenue de la rencontre de haut niveau sous l’égide du Médiateur de la République avec la Commission de bons offices qu’il va mettre sur pied devrait permettre aux syndicats d’enseignants de revenir à de meilleurs sentimentsdans un esprit de sacrifice et de patriotisme.pour sauver l’école. Quid des menaces de boycott des syndicats d’enseignants ? Des sources proches du dossier estiment que les syndicats pensent mettre la pression sur le gouvernement, dont ils reconnaissent la ferme volonté de sauver l’année scolaire. Et le ministre porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, de mettre l’accent sur la ferme volonté du gouvernement à conclure « une entente » avec les syndicats dont les revendications doivent être « soutenables » par le budget national.
Et, pendant ce temps, la grève se poursuit et l’on s’approche inexorablement de la fin de l’année scolaire, virtuellement prévue pour le mois de juillet. Et un proche du ministre Dicko de laisser entendre qu’à cette allure, l’année va certainement être prolongée avec un certain rattrapage sur le début de la période habituelle des vacances.
Bruno D SEGBEDJI
Mali Horizon