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Le Mali en danger : Comment le sauver ?

«Une action qui n’est pas précédée d’une vision n’est que perte de temps; une vision qui n’est pas suivie d’action n’est que rêve. Une vision suivie d’action peut changer le monde» (Nelson Mandela).

Sans vouloir tomber dans la tentation du pléonasme, nous ne pouvons éviter de dire que le Mali fait face à des crises profondes qui minent dangereusement les fondements de la République.

Ces crises multidimensionnelles se sont enracinées dans notre pays au fur et à mesure que s’installait la pratique ‘’démocratique’’ dans nos mœurs et coutumes.

Patrick Gibert disait à juste titre: «Même quand les préférences de l’opinion semblent clairement exprimées, rien ne garantit que les élus s’attacheront à y répondre.» Rien qu’à revisiter le cri de cœur des Maliens face à la répression aveugle du général bazin, l’on ne peut douter un instant que les «démocrates» maliens savent très bien ce que veut notre peuple travailleur.

Débout comme un seul homme, ce peuple réclamait à cor et à cri le kokadjè comme la seule solution  au mal chronique malien à savoir la situation de dénuement complet. Le bilan de la répression sauvage de Moussa Traoré fut macabre: 224 morts sous les balles du pouvoir autocratique.

Le président Traoré, parti du trône, il fut remplacé par l’un de ses bras droits, le locataire de Koulouba pendant quatorze bons mois de transition en la personne du lieutenant- colonel Amadou Toumani Touré (ATT). Celui-ci a grandi sous la couverture du président autocrate. Est-il besoin de rappeler que ATT a arrêté le général Moussa Traoré pour le sauver ! Que s’est-il tramé entre ATT et Alpha Oumar Konaré ?

L’on n’en sait pas ! La seule certitude c’est que les deux hommes ont entrepris de mettre entre parenthèses le besoin de changement véritable exprimé par le peuple malien. La conséquence c’est la farce de procès intenté contre des ténors du régime de Moussa Traoré qui avait taché ses mains du sang de nos femmes et de nos enfants.

La conséquence fâcheuse de ce procès sans queue ni tête, c’est bien l’instauration du libertinage, de la corruption, de la délinquance financière et  de toutes  les autres pratiques qui assassinent la démocratie dans notre pays. La  politique au Mali est devenue le  moyen idoine de se faire des fortunes colossales sur le dos du contribuable malien. C’est bien ce que nous appelons l’affairisme politique.

Les élections sont progressivement devenues les créneaux recherchés par les politiciens irresponsables pour se tailler des châteaux en Espagne. En tout cas, le faux et usage de faux est devenu  les marches de l’escalier qui mène au sommet de la société et du pouvoir.

Après Alpha Oumar Konaré, les graines des contrefaçons ont bien germé au grand souhait de cet ex-président qui n’ose pas dire aux Maliens qu’il les a hautement trahis. ATT est revenu à Koulouba après les dix ans de politique et de gestion affairistes des affaires par le régime démagogique d’Alpha.

Comme pour emballer la quasi-totalité des politiciens imbus de fausseté et de caractère goujat (grossier),  ATT a opté pour le consensus politique. Pendant presque dix ans, la quasi-totalité de la classe politique malienne s’est pétrie dans la boue et la honte avec des phraséologies ‘’démocratistes’’ sans vergogne.

Dieu a aidé le Mali à se débarrasser de ce régime conteur et affairiste. C’était à la faveur du coup de force salutaire réussi par le capitaine Amadou Haya Sanogo. Qu’on n’aille pas noyer le poisson en disant que le coup d’Etat n’est pas démocratique ! Sinon, peut-on sucer le sang du peuple et se dire «démocrate» ? Aujourd’hui, la «démocratie» est devenue un mot de passe pour avoir la latitude de commettre les forfaitures les plus ignobles.

Le mal malien est aujourd’hui ineffable. La crise est profonde et multiple. Tous les secteurs de la vie nationale ont leurs lots de désolation. Ainsi: dans le domaine de la sécurité, le tableau est  tout sauf reluisant. Chaque jour que Dieu fait, c’est le sang de Maliens qui est versé. Dans le domaine de la santé, les Maliens vivent dans leur cœur et dans leur conscience les affres de la gestion calamiteuse des services de santé.

Ce qui fait dire à bien de gens qu’il faut prier Dieu pour ne pas tomber malade au risque de se retrouver dans les mouroirs pour les démunis de notre pays à savoir les hôpitaux maliens. Pendant  ce temps, les cliniques spolient sans vergogne les pauvres citoyens sans ressources. C’est la preuve que la démocratie à la «malienne» tue le peuple travailleur.

– Quant à la crise scolaire, elle se passe aujourd’hui de tout commentaire. L’année 2018-2019 a connu chez nous la pire de toutes les paralysies de nos établissements scolaires. La preuve que les choses ne semblent pas s’arranger de sitôt, c’est la non tenue de la rencontre du 11 mai du gouvernement avec la société civile, les notables de Bamako, les syndicats d’enseignants grévistes, l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), l’Amicale des anciens membres et sympathisants de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (AMS-UNEEM). Voilà que la rencontre est morte avant de se tenir au Centre international des conférences de Bamako (CICB).

Aux dires de nos sources, ce sont les syndicalistes qui ont décliné l’invitation du gouvernement pour guise de forme. En tout cas, le préavis de grève des syndicats devant aller du 22 mai au 22 juin, n’est pas pour arranger les choses et cela aux dépens du peuple malien. Selon les mêmes sources, les syndicats n’ont pas jugé utile de faire le déplacement parce que les gens invités ont tous vu les choses se gâter sous leurs yeux.

Ils n’attendraient rien de bon de cette rencontre. C’est alors que la même rencontre a été convoquée à la primature pour la même date. Mais pour quel résultat ? Attendons de voir. Tout compte fait, après tant d’années de colmatage de la crise scolaire, il est aujourd’hui impérieux de chercher à sauver l’école malienne et non la simple année scolaire. C’est cela que l’on appelle rendre service à l’école. Que faire donc pour sauver le Mali de ces turpitudes qui continuent de ratatiner notre peuple travailleur ?

Une seule solution s’impose : la tenue de vraies concertations nationales par des hommes crédibles qui jurent de servir le Mali. Elles sont le seul cadre responsable pour que le peuple lui-même  planche sur ses propres problèmes. Cela est un impératif catégorique tant il est aujourd’hui établi que les ’’démocrates’’  maliens, dans leur écrasante majorité, se sont totalement discrédités par les actes apatrides dont ils se sont rendus coupables vis-à-vis du peuple sur le dos duquel ils ont frauduleusement réalisé des fortunes colossales.

Il faut donc rappeler qu’il est temps de se faire une vision responsable du Mali et de poser des actes responsables pour cette fin. C’est pourquoi, il convient de rappeler Nelson Mandela qui disait: «Une action qui n’est pas précédée d’une vision n’est que perte de temps; une vision qui n’est pas suivie d’action n’est que rêve. Une vision suivie d’action peut changer le monde.» Si les Maliens le veulent, ils peuvent changer le Mali.

Fodé KEITA

 Inter De Bamako

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