Face à l’insécurité qui règne à Gao après les tirs à l’arme lourde revendiqués par un groupe islamiste, des manifestants en colère se sont rassemblés hier jeudi sur la place de l’Indépendance pour exprimer leur ras-le bol.
Ils étaient hier jeudi un millier de personnes sur la place de l’Indépendance de Gao pour dénoncer l’insécurité qui règne a déclaré Moussa Yoro, de l’Association des jeunes de Gao, une des organisations ayant appelé au rassemblement.
Selon lui, « l’Etat malien doit prendre ses responsabilités, parce que c’est à lui d’abord d’assurer la sécurité des biens et des personnes ».
« Nous constatons avec regret et indignation notre abandon de la part de l’Etat », qui « se manifeste par la complicité des autorités maliennes et de l’opération (militaire française) Serval dans la gestion de la crise du Nord », ont affirmé dans une déclaration commune les initiateurs de cette manifestation.
En plus de l’insécurité, les manifestants ont en outre dénoncé, pêle-mêle, « la cherté de la vie », « le manque d’électricité » et « la corruption des forces de l’Etat et de sécurité, favorisant l’intrusion (dans la ville) d’éléments dangereux et leurs matériels de guerre ».
Profitant de cette manifestation, une représentante des femmes de Gao a demandé à l’Etat malien « de prendre toutes ses responsabilités pour défendre surtout les femmes, qui ont payé un lourd tribu pendant la crise », victimes notamment de nombreux viols.
Par ailleurs, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes islamistes ayant occupé le nord du Mali pendant neuf mois en 2012 avant d’en être chassés par une intervention militaire franco-africaine initiée par la France en janvier, toujours en cours, a revendiqué des tirs à l’arme lourde sur Gao lundi, qui ont blessé un soldat malien.
Le Mujao a également revendiqué le dynamitage d’un pont mardi dans une localité située à une centaine de kilomètres au sud de Gao.
Un autre groupe islamiste armé ayant occupé le nord du Mali en 2012, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), avait lui revendiqué un attentat suicide meurtrier commis le 28 septembre à Tombouctou.
Zaky
SOURCE: Le Débat du 11 oct 2013.