« Oui, ce matin (ndlr : hier mardi) nous sommes ensemble autour d’un thème particulièrement actuel pour nous, parce que justement consacré à la sécurité/défense et au journalisme, un couple qui a souvent des rapports distants, mais pas exclusivement chez nous ». C’est par ces propos que le Président de l’ASSEP, Bassidiki Touré, a entamé cette cérémonie. Et de poursuivre : « Cette méfiance n’est pas du reste le résultat d’un mépris réciproque, mais le souci de chacun de garder jalousement son territoire. Les forces de sécurité voulant toujours demeurer peu loquaces en raison de ce qu’elles savent, alors que les médias qui méprisent les tabous et les interdits érigent en dogme la liberté de la presse et le droit du public à l’information ».
A l’en croire, la situation au Mali a fondamentalement évolué. Selon lui, aujourd’hui les forces de sécurité et de défense ne sont pas dans une tour d’ivoire. Et Bassidiki Touré d’indiquer : « Ce qu’elles font, ce qu’elles veulent se sait par elles et par le grand public. Simplement parce qu’elles communiquent et que les médias aussi les fréquentent, parce que devenues fréquentables. Voilà tout l’intérêt d’ailleurs du séminaire qui représente pour nous, et bien sûr pour les participants, une occasion inestimable ».
Avant de poursuivre : « Tout le monde sera d’accord que dans le contexte actuel au Mali, les questions de sécurité et de défense se présentent, et à juste titre, comme les plus importantes. Et les défis en la matière constituent le quotidien des Maliens ». Aux dires du Président de l’ASSEP, c’est un grand défi de voir les médias consentir des efforts pour promouvoir une seine sécurité, en déconstruisant tous les amalgames couramment à leurs usagers. Pour ce faire, la presse peut jouer un rôle déterminant par l’information et la sensibilisation à travers différents supports, indique le Président Touré.
Avant conclure : « Il sera nécessaire d’encadrer les journalistes à la maitrise de ces concepts de sécurité, de défense afin qu’ils soient plus aptes et efficaces face aux contributions de qualité attendues en ce qui concernent la sécurisation ou même de défense qui ne doit laisser aucun des citoyens dans l’indifférence ».
Même son de cloche pour le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Général Salif Traoré, qui n’a pas manqué d’indiquer : « Sans les medias, notre travail n’ira pas loin ». Et le ministre de poursuivre : « La presse est le 4ème pouvoir et chaque Malien a droit à l’information. Mais qu’à cela ne tienne, il faut que les medias fassent attention à la manière de communiquer dans un contexte de crise. Nous sommes un pays en guerre, il ne faut pas véhiculer des informations visant à saper le moral de nos forces armées ».
Le ministre Traoré n’a pas manqué de saluer un partenariat ô combien important entre son département et l’ASSEP pour garantir la sécurité nationale. « Les portes de mon département sont et resteront toujours ouvertes pour tous les journalistes qui veulent recouper toute sorte d’information », a laissé entendre le ministre Traoré.
De pertinents thèmes exposés !
La thématique « Forces de Défense et Sécurité et Médias : Adversaires ou partenaires », a été exposée par le Commandant Baba Cissé. Dans son explosé, il a expliqué de long en large le comportement que le journaliste doit tenir lors des grandes manifestations et sur les théâtres des opérations. Le conférencier Cissé n’a pas manqué d’indiquer que les forces de défense et sécurité et les medias sont des partenaires, et non des adversaires. En guise de preuve, il a fait cas de la Commission Tripartite. Cette commission est composée par les Ministères de la Sécurité et la Protection Civile, de la Communication et par la Maison de la Presse. « Journalisme et Sécurité Nationale : quels défis pour les médias et les services de sécurité ? » est la deuxième thématique exposée par le Commandant Baba Cissé qui a fait le CESTI de Dakar.
La 3ème thématique, «Sources en journalisme : le poids de la crédibilité », a été exposée par l’ancien ministre Magan Dembélé. Après ces thématiques, il y a eu de houleux et intéressants débats. Des réponses pertinentes ont été données par les conférenciers, assistés par le modérateur Mamadou Dabo. A la fin des travaux de cette journée du « donner et du recevoir », un satisfecit général se lisait sur les visages des participants.
La rédaction
Source: Journal le Pays- Mali