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Respect des droits des migrants: l’AME plaide pour la mobilisation des décideurs

L’Association malienne des expulsés (AME) a organisé, hier mardi 20 mars, un atelier sur les enjeux des politiques migratoires dans les pays africains. Le thème de cet atelier, qui s’est déroulé au Centre Aoua KEITA, était : « Mobiliser les décideurs et la société civile en faveur du respect des droits des migrants ».

La cérémonie d’ouverture était présidée par le chef de cabinet du ministère des Droits de l’homme, Souleymane BOCOUM ; en présence du président de l’AME, Ousmane DIARRA, et plusieurs participants.
Le président de l’Association malienne des expulsés (AME), Ousmane DIARRA, a expliqué que cet atelier permettra de mettre en relief les difficultés auxquelles les migrants font face au cours de leur parcours.
« Nous, Association Malienne des expulsés, nous voulons, avec l’appui des décideurs, dénoncer les violations des droits de ces migrants, mais aussi essayer ensemble de relever les défis auxquels ils sont confrontés », a affirmé M. DIARRA.
Selon le président de l’AME, le continent africain, en particulier dans les zones du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest, la migration est magnifiée en raison des contributions patentes aux revenus des ménages. Malheureusement, il a déploré le fait que les gouvernements ont été poussés par l’Union européenne à durcir leurs dispositifs législatifs et à élaborer les stratégies de lutte contre la migration. Le responsable de l’AME a fustigé ces dispositifs qui, à son avis, vont à l’encontre des intérêts des populations africaines et bafouent les droits fondamentaux des migrants.
De plus, ajoute le président de l’AME, ces dispositions contre la migration ont des effets néfastes sur la libre circulation sur le contient.
« Ces dispositifs et ces politiques ont rendu les déplacements intra régionaux, inter-régionaux et entre continents plus longs, plus coûteux, et plus risqués, car les migrants, faute de voies légales, sont contraints de contourner les routes officielles et empruntent des itinéraires où nombre d’entre eux perdent leurs vies », a dénoncé le président de l’AME.
Pour sa part, le chef de cabinet du ministère des Droits de l’homme, Souleymane BOCOUM, a affirmé que sur le plan national et international, l’approche des droits de l’Homme constitue une dimension incontournable, seule susceptible de garantir les droits fondamentaux des migrants, quelle que soit leur situation administrative. Selon lui, l’approche des droits de l’homme est nécessaire pour fonder des politiques migratoires de longue durée, assurant les droits, un vivre ensemble démocratique et un échange fécond entre culture et civilisation.
Il a également souligné que la migration étant un phénomène humaine qui relève des droits de l’homme, qu’il est important de protéger ces droits afin de promouvoir l’inclusion et l’intégration sociale des migrants pour les permettre ainsi de mener une vie économiquement, socialement et culturellement riche.
M. BOCOUM a aussi rappelé que ces rencontres sont des occasions d’échanges sur les progrès et défis de la Politique nationale de migration (PONAM) adoptée par le gouvernement du Mali en septembre 2014. Il a invité les décideurs du monde et les membres de la société civile africaine à s’organiser pour une contribution active au Pacte mondial pour des migrations sûres.
En effet, le phénomène migratoire est devenu un véritable sujet de préoccupation et de tension entre les États et les sociétés civiles. La migration fait l’objet aujourd’hui de politique restrictive qui fait seulement qu’une minorité d’individus est en mesure d’immigrer. Le constant est que de nos jours, la majorité des jeunes gens en Afrique ne bénéficient pas des droits conférés par la déclaration universelle des droits de l’Homme en son article 13 qui stipule que : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir… ».
C’est dans cet ordre d’idée que l’Association malienne des expulsées a organisé cet atelier afin de contribuer à promouvoir la protection et la défense des droits des migrants à travers le monde ; de renforcer les connaissances des décideurs sur les enjeux des migrations et des droits des personnes en migration, mais aussi d’offrir aux participants un espace d’échanges sur le rôle des décideurs dans la promotion et la protection des droits des migrants et de consolider les liens entre les décideurs et les Organisations de la société civile (OSC) active dans la protection des droits des migrants.
Au cours de l’atelier, les participants ont mené des discussions et des réflexions collectives pour esquisser une stratégie nationale de protection et de promotion des droits des migrants. Aussi des animations dans une approche participative ont été faites avec des recommandations et des propositions qui ont sanctionné l’atelier.

Par Magné COULIBALY et Safiatou DOUMBIA (Stagiaires)

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