Après presque 3 mois de pause à cause de risque de propagation de la Covid-19, les élèves des classes d’examen, à savoir ceux de baccalauréat et de DEF ont repris le chemin de l’école le mardi 2 juin passé. Cette reprise des classes, appréciée par l’ensemble des acteurs de l’école malienne, a connu en ses débuts une difficulté considérable.
A la veille de la reprise, après une séance de négociation, sanctionnée par un echec avec le gouvernement, les Syndicats de l’Education Signataires du 15 Octobre 2016 ont demandé à l’ensemble de leurs militants, militantes et sympathisants de boycotter toutes les activités pédagogiques du mardi 2 juin jusqu’au vendredi 5 juin 2020, par une lettre circulaire.
Selon ces syndicats, cette demande se justifie par le refus du gouvernement d’appliquer l’article 39 de la loi N°2018-007 du 16 janvier 2018.
« Nous sommes venus pour la reprise des cours, on n’a rien étudié à présent. On n’a pas de professeur en classe, ni rien. Par contre, les gestes barrières sont respectées pour la lutte contre le coronavirus parce que nous avons un masque chacun. Nous sommes 25 élèves par classe, dont un élève par table » nous édifie une terminaliste en TSECO, Djénéba Coulibaly au lycée Bouillagui Fadiga à l’Hippodrome.
Ainsi, de notre passage dans ce lycée réputé, la cour était bondée d’élèves à la devanture des différentes classes. Faut-il souligner que dès la porte d’entrée de cet établissement, une bassine d’eau était au rendez-vous pour le lavage des mains.
Nous avons voulu rencontrer le Proviseur pour plus de renseignement, ce dernier n’a point daigné se prêter à nos questions.
C’est ainsi que notre équipe de reportage s’est dirigée vers l’école fondamentale de Missira. Au niveau de cette école aussi, l’ambiance était identique à celle du lycée Bouillagui Fadiga. La seule différence était qu’il y avait des éducateurs sur place, même s’ils n’y étaient pas venus pour donner des cours.
« Les élèves se sont présentés tout comme les enseignants ici mais les cours n’ont pas encore démarré puisque les enseignants ont réussi un mot d’ordre venant des syndicats de l’Education Signataires du 15 Octobre 2016 demandant de boycotter les cours. Donc, ils sont là mais ils ne sont pas rentrés en classe » nous a expliqué Abdoulaye Augustin Doumbia, directeur-coordinateur du Groupe Scolaire de Missira.
Concernant les mesures barrières, M. Doumbia dira que l’autorité leur a envoyé les caches nez et les barriques d’eau pour les lavages des mains tout en respectant la distanciation entre les élèves d’un mètre. « Les élèves sont 25 par classe et moi j’ai 6 salles de 9ème au lieu de deux ».
Par contre, à notre passage au lycée Ba Aminata Diallo (LBAD) et l’école fondamentale de Médina Coura, les cours étaient désertées. Aussi, ce boycott concernait toutes les écoles publiques sur l’étendue du territoire national.
Contrairement aux écoles publiques, les écoles privées ont démarré leurs activités pédagogiques au jour indiqué avec le respect des mesures sanitaires préconisées. Comme l’école ‘’Eveil’’ de Niaréla qui a même réussi la visite de la directrice adjointe de l’académie de la rive gauche et la directrice adjointe du cap de Bozola et l’école ‘’Doniyasso’’ du même quartier.
C’est surtout au niveau de l’école ‘’Cathédrale’’ de Bamako que les mesures barrières et les cours ont été respectées durant toute la semaine. A ce niveau, un parent d’élève n’a pas manqué de nous signifier un autre handicap. Celui relatif à la rétention des notes des compositions par les enseignants. A cet effet, une plainte aurait été même portée au niveau du Tribunal de Grande Instance de la Commune III.
C’est cette semaine qu’on pourra avoir une visibilité claire de la reprise des cours par les élèves des classes d’examen qui se confronteront aux épreuves des examens nationaux, courant août. Bonne chance à tous les candidats !
Par Mariam SISSOKO
Source: Journal Le Pays- Mali