L’un des quatre procès de l’ancien président égyptien renversé Mohammed Morsi doit reprendre aujourd’hui au Caire.
Morsi et quatorze autres figures des Frères musulmans sont accusés d’avoir incité au meurtre de manifestants près du palais présidentiel en 2012.
“Je suis toujours le président légitime”, avait crié l’ancien président lors d’un autre procès quatre jours plus tôt.
Morsi a été renversé par l’armée l’année dernière à la suite de rassemblements de masse appelant à son départ.
Il doit aujourd’hui faire face à de multiples inculpations et doit comparaitre dans quatre procès.
Incitation à la violence
On l’accuse d’avoir incité ses partisans à la violence et à commettre des meurtres lors d’une manifestation de l’opposition au Caire en décembre 2012, d’avoir conspiré avec des organisations étrangères pour commettre des actes terroristes, d’assassinat de gardiens de prison lors d’une évasion en 2011 pendant le soulèvement contre le président de l’époque Hosni Moubarak, et, enfin, d’insultes au judiciaire.
Pour les partisans islamistes de Morsi, les charges qui pèsent contre l’ancien leader sont politiques.
Les nouveaux hommes forts de l’Egypte soulignent quant à eux l’indépendance de la justice dans cette affaire.
L’ancien président a été transporté de sa prison d’Alexandrie vers le lieu où se tient son procès samedi tôt dans la matinée.
L’Académie nationale de la police, où se déroule le procès, a été quadrillée d’agents assurant la sécurité.
“Organisation terroriste”
Vendredi, la police anti-émeute avait tiré des gaz lacrymogènes sur des partisans de Morsi au Caire, Alexandrie et Fayoum, au sud de la capitale.
Les islamistes manifestent régulièrement depuis la destitution de Mohammed Morsi mais leurs rassemblements ont été durement réprimés et des centaines d’entre eux ont été tués.
Enfin, la confrérie des Frères musulmans a été désignée “organisation terroriste”.
Les groupes de défense des droits humains ont dénoncé certaines des accusations visant Morsi, les qualifiant de « grotesques ».
Sa première apparition devant une cour de justice remonte à début novembre. Morsi avait alors scandé des slogans contre l’actuel gouvernement et le judiciaire.
Il avait également refusé de reconnaître la légitimité de la cour devant laquelle il comparaissait et de porter l’uniforme de prisonnier.
« Je suis le président de la république »
Mardi dernier, Morsi comparaissait pour le début de son procès lié à son évasion de prison en 2011.
Dans le cadre de ce procès, il est accusé d’avoir organisé une grande évasion de la prison de Wadi al-Natrun pendant le soulèvement qui avait provoqué la chute d’Hosni Moubarak, ainsi que du meurtre de gardiens de prison.
Morsi, placé dans une cage en verre, avait alors crié : « Je suis le président de la république ».
Depuis la destitution de Mohammed Morsi, premier président égyptien démocratiquement élu, le gouvernement intérimaire a mis en place des mesures répressives à l’encontre de la confrérie, arrêtant des milliers de ses membres. Au moins 1000 personnes ont été tuées lors de heurts avec les forces de l’ordre.
Source: BBC Afrique