S’interroger sur le passé, le présent et le futur pour espérer retrouver une meilleure. C’est la tâche ardue à laquelle les participants à l’édition 2021 de la Rentrée littéraire se plieront du 16 au 20 mars 2021. « On dit de l’Afrique qu’elle est la terre-mère de l’humanité. On dit qu’elle a toujours été terre d’accueil mais aussi de convoitises. Vu d’Afrique, comment se porte le monde ? Qu’est-ce qui doit être dit, étudié, reconnu, transmis ? Quels héritages a-t-on pris à l’Afrique ? Quelles blessures, ruptures, frontières a-t-elle intériorisées ? »
Ce n’est pas tout. « Aujourd’hui, comment démêler l’acquis de l’hérité, comment identifier et transformer ce qui nous assujettit, comment vaincre la force d’inertie qui nous emprisonne dans une mal-connaissance de soi, de ce qui fait la singularité et la multiplicité de nos cultures et savoirs ? Comment faire rayonner ces singularités et multiplicités vers l’ailleurs ? Et, justement, qu’est-ce que l’ailleurs ? En quoi cet ailleurs nous ressemble-t-il, en quoi est-il, lui-même, le fruit d’un héritage consenti, imposé, partagé ? » Voilà une crinière d’interrogations qui montre toute la richesse de cette 13ème édition de la Rentrée littéraire 2021, au cours de laquelle une réponse sera donnée.
Selon l’organisateur de la cérémonie, le Fonds du prix littéraire, grâce à la puissance de leurs mots, de leurs verbes, les écrivains sont en mesure de transformer « par leur patient travail la matière du monde ». Un travail patient et méticuleux qui se passe en eux, dans leurs imaginaires, dans leurs corps.
La Rentrée littéraire, qui constitue aujourd’hui le plus grand évènement littéraire et artistique au Mali, est un rendez-vous des idées. C’est un cadre où les créateurs se rencontrent à travers leurs créations, leurs protestations, leurs désirs. « Les corps et les esprits sont reliés à travers les nombreux savoirs et expériences », explique-t-on avant de préciser : « Le temps qui s’accélère, fait désirer le repos et la halte, la sagesse des éleveurs, agriculteurs, sculpteurs, inventeurs, artistes et autres philosophes qui nous ont aidés à grandir ».
Dans les temps les plus troubles, les créateurs sont capables de prendre du recul pour analyser et faire une synthèse tout en veillant à dégager ce qui « nous reste de savoirs millénaires et de gestes transmis » à sauvegarder, à décontaminer, à soigner, à protéger, à mettre en commun.
Cette 13ème édition de la Rentrée littéraire interrogera également la place de la diversité des langues, des savoirs ainsi que des croyances dans le développement de l’Afrique. « A une époque où les privilèges se transmettent, où une pandémie arrache les masques des inégalités, où le numérique annonce de nouvelles accélérations, quel regard, nouveau ou renouvelé, pouvons-nous porter sur nos sociétés ? Comment le passé peut-il être revisité ? Enfin, quelle est la place de l’Afrique dans l’héritage universel ? Comment, en somme, réinventer la danse des corps, les chants de la nature, notre destin commun ? », voilà autant de questions auxquelles cette énième édition de la Rentrée littéraire se propose de donner une réponse.
Cette édition de la Rentrée littéraire aura lieu non seulement à Bamako, mais aussi à Sikasso, Tombouctou ainsi qu’à Djenné. Des cafés littéraires, des débats, des dédicaces, des tables-rondes, des lectures, des ateliers d’écritures, des hommages, etc., auront lieu dans plusieurs endroits à la fois. Cet événement est un véritable créneau pour l’expression littéraire et artistique.
Fousseni Togola
Source: Journal le Pays- Mali