En fin de mandat, le renouvellement du réseau Sociétés coopératives des producteurs de coton, s’est ouvert sur fond de tension dû à une violation du principal texte qui règlemente ledit secteur.
Les paysans pointent du doigt les préfets sous la présidence desquels se tiennent les assemblées de renouvellement. De sources judiciaires, en effet, les bureaux des Sociétés coopératives des producteurs de coton mis sur place ont été attaqués devant la justice pour violation de textes. Joint par nos soins, un membre influent du collectif des producteurs de coton a révélé que le collectif est dans la dynamique d’attaquer tous les bureaux qui ne respectent pas les textes en vigueur. « Déjà à Kimparana et Kita, le juge a été saisi pour annuler cinq bureaux. Les verdicts sont attendus très prochainement », a-t-il indiqué.
Que s’est-il passé ?
La même source explique qu’à Kimparana, Kita et Koutiala, les préfets ont refusé l’accès des bureaux de vote aux paysans, en les faisant sécuriser par des gendarmes auxquels des instructions fermes ont été données dans ce sens. L’ensemble des producteurs sur place n’a ainsi pas eu accès aux bureaux de vote. Par contre, ajoute-t-on, les cinq délégués en question ne possédaient qu’une simple lettre d’invitation pour voter alors que la loi exige le récépissé de la loi Ohada. « Et parmi eux, beaucoup n’étaient pas à jour dans le paiement de leurs cotisations. Ils sont des inconditionnelles du bureau sortant. Le collectif des producteurs de coton est prêt à aller jusqu’au bout », va-t-il prévenu. Et de mettre en garde les plus hautes autorités que les préfets seront tenus pour responsables en cas de mort d’hommes ou d’écoulement de sang. Il en a profité pour remercier en revanche les préfets de Bla et de Dioïla d’avoir respecté et fait respecter l’acte de l’Ohada. Et de se demander si toutefois les autres préfets n’ont pas été mouillés par le bureau sortant qu’on soupçonne d’avoir empoché 123 millions, soit 3 millions pour 41 secteurs afin de sensibiliser les paysans pour l’organisation des élections.
Que dit la loi Ohada ?
Celui-ci obéit à un processus à quatre (4) niveaux. D’abord, au niveau de chaque Société coopérative des producteurs de coton (SCPC), les producteurs se réunissent en assemblée générale et élisent les membres de leur Comité de gestion. Ensuite, les délégués issus des SCPC immatriculés et à jour dans les cotisations se réunissent au niveau de chaque Union secteur Cmdt/Ohvn pour élire les douze (12) membres du Conseil d’administration et les quatre (4) membres du Conseil de surveillance de l’Union de secteur des sociétés coopératives des producteurs de coton (US.SCPC).
Pour ce qui est de la mise en place de la fédération régionale des Sociétés coopératives des producteurs de coton (FR-SCPC), cinq (5) élus de chaque US.SCPC se réunissent pour élire les douze (12) membres du Conseil d’Administration et les quatre (4) membres du Conseil de surveillance de la fédération régionale des Sociétés coopératives des producteurs de coton (FR-SCPC). Et enfin, pour mettre en place la Confédération des sociétés des producteurs de coton (C-SCPC), cinq élus de chacune des FR-SCPC se réunissent en assemblée générale au niveau national pour élire les douze (12) membres du conseil d’administration e les cinq (5) membres du conseil de surveillance de la C-SCPC.
La loi Ohada exige également à ce que le renouvellement des quatre fédérations s’effectue le même jour sous la présidence du gouverneur ou du préfet selon les localités. Et le délégué choisi par chaque SCPC doit se munir d’un mandat dûment signé et cacheté.
Amidou KEITA
Le Témoin