Silence, opposition cherche animateur ! Soumaïla Cissé de l’URD n’aurait pas les coudées franches pour jouer le jeu. Tiébilé Dramé, NDiaye Bah, Amadou Koïta le peuvent-ils ?
Il avait dit être prêt à animer une opposition constructive au pouvoir du président Ibrahim Boubacar Kéita. Le parrain de l’Union pour la République et la démocratie (URD) Soumaïla Cissé, c’est de lui qu’il s’agit, ne semble pas avoir prêché dans la bonne chapelle. Certains cadres de son parti rechignent visiblement à aller dans l’opposition même si les résultats des prochaines législatives venaient à ne pas être en leur faveur.
Le candidat finaliste malheureux à la récente élection présidentielle redoute l’incapacité de son parti à endosser la robe de l’opposition. Lors d’une récente interview dans nos colonnes, Soumaïla Cissé soulignait qu’être « chef de file ou leader de l’opposition, cela ne se décrète pas ». Et que pour le moment le parti de la poignée de mains n’avait qu’une seule préoccupation : participer efficacement aux élections législatives. En clair, le leader de l’URD ne souhaite visiblement pas jouer le rôle d’opposant.
Même s’il avait clairement annoncé au lendemain du second tour de la présidentielle qu’il n’hésitera pas à faire des critiques et des propositions constructives sur la gouvernance de son ex-rival, IBK élu président de la République, M. Cissé donne l’impression de subir des pressions multiformes de de ses lieutenants.
Dans un récent entretien, répondant à une question relative à la volonté de l’Urd d’animer l’opposition si les résultats des législatives l’y obligeaient, l’ancien ministre de la transition et membre influent du parti, Me Demba Traoré a été plutôt évasif. « Pour le moment, nous allons sereinement aux élections législatives. Après, le parti se réunira pour décider de la marche à suivre », a-t-il expliqué. En clair, le parti de la poignée de mains mise sur les 85 listes de candidatures sur lesquelles il est présent à ces législatives pour occuper une position confortable. Celle qui obligera le président IBK à une cohabitation ou à devoir composer avec l’URD dans un attelage gouvernemental basée sur une alliance contre-nature entre ce parti et le RPM.
Toutefois, joint par nos soins, un vice-président de l’URD a été plutôt rassurant. Il parie que son parti va remporter la majorité des sièges à l’Assemblée nationale pour contraindre le pouvoir à la cohabitation. « Mais, si d’aventure, on n’a pas la majorité à l’Hémicycle, nous allons jouer animer l’opposition », a-t-il indiqué.
Selon une source proche du FDR, certains cadres de l’URD n’entendent pas se retrouver dans l’opposition même si leur parti ne faisait pas un bon score aux législatives. « Nous avons l’impression que nos amis de l’Urd sont des »pouvoiristes » qui ne supporteront pas de jouer le rôle d’opposants « .
A en croire cette source, le PARENA et le noyau résiduel du PDES (autour de l’ancien ministre N’Diaye Bah) sont plus prédisposés à revêtir le manteau d’opposant que leurs amis de l’URD.
A en croire certains observateurs de la scène politique nationale, le parti pour la renaissance nationale (PARENA) de Tiébilé Dramé et ce qui reste du parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) sont plus engagés dans la dynamique oppositionnelle au régime du président IBK.
Tiébilé Dramé, le leader du parti du bélier blanc, le secrétaire général du parti, Djiguiba Kéita dit PPR et d’autres lieutenants ajoutés à N’Diaye Bah, Sidi Bocoum du PDES semblent constituer le noyau dur des têtes brûlées prêtes à critiquer la gouvernance du nouvel homme fort du Mali. A eux s’ajoutent des jeunes leaders comme Amadou Koïta du PS Yeleen Kura et d’autres qui croient dur comme fer que le renforcement de la démocratie malienne passera par la mise en place d’une opposition forte et crédible.
Bruno D SEGBEDJI
djitosegbedji@yahoo.fr
Source: L’Indépendant