«LE MENSONGE QUI PARLE AURA RAISON DE LA VERITE QUI SE TAIT… VOTRE MISSION DOIT ETRE D’EXPLIQUER AU PLUS HAUT NIVEAU QU’IL N’Y A PAS DE PROBLEME A L’AES»
Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a reçu, ce jeudi 20 juin 2024, en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, une délégation des directeurs régionaux des fonds, agences et programmes du Système des Nations unies conduite par le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé de la coordination au Sahel, Abdoulaye Mar Dièye.
L’objectif de la visite, dans le cadre de la Stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel (UNISS), était de «transmettre un message de solidarité aux pays membres de l’AES et de procéder à une écoute collective pour avoir une réponse intégrée des dirigeants des trois Etats». Cette mission dans les trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) s’est déjà rendue au Niger et continuera au Burkina Faso ce vendredi 21 juin 2024 après l’étape du Mali où elle a séjourné à partir du 18 juin.
Dans un contexte où le Sahel connaît un phénomène de crise, il était nécessaire d’écouter le Premier ministre sur l’histoire et le futur de l’Afrique sur la base de l’expérience malienne. «Avec l’affirmation et la primauté de la dignité, on est en train de gagner la victoire des idées. Le Mali n’appartient plus au Mali parce qu’il y a une doctrine qui est en train d’y naître», a affirmé Abdoulaye Mar Dièye.
Selon lui, l’UNISS se concentre sur cinq objectifs cardinaux : la résilience des populations ; la transformation structurelle dans le cadre de la vision 2063 de l’Union africaine ; la sécurité territoriale et humaine pour éviter les situations de crise comme celle de la Libye ; la solidarité interne et externe ; la souveraineté nationale basée sur la conscience et l’action citoyennes. Abdoulaye Mar Dièye a souhaité avoir les orientations du Chef du Gouvernement sur toutes les questions soulevées.
Le Premier ministre a d’abord rappelé un proverbe bambara : «Le mensonge qui parle aura raison de la vérité qui se tait». C’est sur la base de ce proverbe qu’il a développé son argumentaire en commençant par réfuter la propagande anti-malienne : «Les arguments exposés au niveau international à propos de la crise malienne ne sont pas vrais. Tout ce qu’il y a comme crise au Mali, c’est voulu par d’autres». Il a ensuite dénoncé la politique africaine à géométrie variable de la France.
«Que celui qui veut traiter avec le Mali le fasse directement avec ses dirigeants sur la base des trois principes énoncés par l’article 34 de la Constitution : le respect de la souveraineté nationale, le respect des choix stratégiques et des partenariats, la défense des intérêts vitaux du peuple malien dans les prises de décision», a-t-il martelé.
«Il faut que les intellectuels africains soient respectés par les dirigeants occidentaux et que qui ceux-ci, qui sont en retard, apprennent à les respecter en changeant de logiciel. La politique c’est un art, l’art de réaliser ce qui est possible et de rendre possible ce qui est nécessaire. Tous les peuples sont des amis. Notre peuple est réfractaire à la sujétion. Votre mission doit être d’expliquer au plus haut niveau qu’il n’y a pas de problème à l’AES», a-t-il conclu.
CCRP
Primature du Mali