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Relance du chemin de fer Dakar-Bamako: Exclus du processus , les cheminots interpellent l’autorité à se ressaisir

Les cheminots étaient face à la presse le week-end dernier à son siège pour évoquer un certain nombre de préoccupations liées à la relance du chemin de fer. Depuis la formation du gouvernement Boubou Cissé en mai 2019, l’on a cru à la fin du calvaire des travailleurs de ce secteur agonisant avec les premiers gestes du ministre des Transports et de la Mobilité Urbaine, Ibrahima Abdoul Ly, malheureusement, la situation est loin d’être rose.

 

 

Pour expliquer la situation qui prévaut dans le secteur du chemin de fer au Mali, où le train a cessé de sifflé il y a pratiquement 2 ans, les premiers responsables du Groupement des syndicats et associations des cheminots du mali (Sytrail/Untm, Syltrail-Cstm, corporation des conducteurs de train du Mali, le collectif des cadres, la force ouvrière, corporation des agents voie et bâtiment, chef de sécurité aiguilleurs, le pool des chauffeurs, les surveillants, le personnel de la santé, ont échangé avec la presse.

Face à la presse, les premiers responsables ont fait part de leurs inquiétudes quant à la manière dont le dossier de la relance du train Dakar-Bamako est  en train d’être géré par leur ministère de tutelle malgré les gros efforts fournis par le président de la république et le Premier ministre.

« Nous avons convoqué cette Assemblée Générale suivie d’un point de presse pour échanger avec vous et vous faire part de nos inquiétudes et notre déception par rapport au compte rendu de la réunion de travail tenue à Bamako les 26 et 27 Décembre 2019 », s’inquiètent les cheminots.Selon eux, la décision prise par les ministres Maliens et sénégalais pour «abroger la décision interministérielle – interétatique N°2016/001/MEF-MEFP-METD-MITTD-SG du 26 mai 2016 mettant ainsi en cause tout ce qui a été fait et décidé depuis des années par les États du Mali et du Sénégal »pour la relance et la mise en œuvre du nouveau schéma institutionnel en violation de l’article 13 de la même décision qui stipule: « Les missions de l’organe de gestion prennent fin à l’expiration de la période transitoire qui coïncide avec la signature d’une nouvelle concession des activités d’exploitations du chemin de fer Dakar-Bamako », est incompréhensible.

Cette décision à en croire les cheminots met les travailleurs dans « un vide juridique »,car aucune entreprise n’est jusqu’à preuve contraire disponible actuellement pour reverser ces travailleurs. « C’est un licenciement camouflé qui en train d’être planifié par les autorités », affirment les syndicalistes à qui veut l’entendre.

« En aucun moment les cheminots à travers les partenaires sociaux n’ont été concertés, consultés ou même écoutés pour cette prise de décision du 26 et 27 décembre 2019 alors que c’est de leur vie et de la vie de combien de familles qui se décideront ! On ne peut pas comprendre que là où on parle de DBF que les représentants des travailleurs ne soient pas associés comme nous l’avons tout le temps souhaité, surtout que l’État du Mali voulait faire un licenciement au mois juin 2019. Ce plan machiavélique a été contré par le Groupement(G.S.A.C.M) lors de la grève de faim ».

Ils accusent le ministre des Transports Ibrahima Abdoul Ly d’avoir pris une décision unilatérale d’abroger une décision signée par 4 (quatre) ministres. Pour eux, cette manière de faire n’a d’autres fins que  l’éclatement du chemin du fer Dakar – Bamako malgré les efforts fournis par l’administrateur civil nommé par les deux pays, Kibili Touré qui avait annoncé l’arrivée de quelques wagons afin de redémarrer le train.

Par ailleurs, les conférenciers, Mahamane Thienta, SG syndicat des travailleurs du Rail (CDTM) et son Moussa Kéita SG syndicat libre des travailleurs du rail/ CSTM annoncent avoir pris note de cette énième annonce de « l’arrivée de 6 six nouvelles locomotives avant la fin du mois de mars tout en espérant que cette fois ne sera pas de la poudre aux yeux ».

Pour les syndicats, pas question d’évoquer « un règlement à l’amiable de l’indemnisation de ABBAS JABER qui a mis l’entreprise  à genoux, sans que les travailleurs ne soient mis dans leur droit à savoir le paiement intégral des salaires et les autres passifs ».

Ils ont interpelé les autorités et ceci particulièrement le ministre des Transports et le Président de la République pour une clarification de la situation. Qu’il est inadmissible qu’« au moment où le Président de la République demande une trêve sociale » de tels actes continuent d’être posés par le gouvernement.

Et selon des indiscrétions, des hommes de mauvaise foi travaillent avec un lobbying pour s’accaparer du domaine foncier du chemin de fer et ainsi la faire disparaitre complètement. Et c’est en cela que les travailleurs du secteur appellent le président de la République à se saisir du dossier avant que cela ne soit tard.

K. Komi LE COMBAT

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