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Règlement de compte à Banambani (Kati) : un vieux de 65 ans fusille le jeune amant de son épouse retrouvé nu en compagnie de celle-ci

Les populations de Banambani, un hameau de culture situé dans le cercle de Kati, garderont longtemps en mémoire la date du lundi 28 juillet 2014. Ce jour était pour le commun des Maliens, celui de la fête de l’Aïd El Fitr, marquant la fin du mois de jeûne. Mais pour les habitants de Banambani, il restera dans les annales locales comme celui d’un homicide volontaire auquel personne ne s’attendait.

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Le meurtre a marqué la fin tragique d’un feuilleton local qui a longtemps mis aux prises les protagonistes dans un amour triangulaire classique. Il y a d’abord la jeune et volage épouse. Il y a ensuite l’époux qui a ses soixante cinq hivernages sonnés et enfin l’amant fougueux, plus jeune que le mari cocufié. Les relations antagoniques entre ces trois personnages étaient connues de nombreux villageois, mais personne n’imaginait que l’histoire s’achèverait de manière aussi tragique. L’époux en question s’appelle N’golo Samaké. Il est originaire de Konobougou, dans le cercle de Baraouéli, région de Ségou.

Il serait venu à Banambani sur les traces de l’un de ses proches en compagnie de son épouse. Quelques mois après son arrivée au village, il s’est fait embaucher chez un villageois comme gardien dans une ferme. Au début de son séjour à Banambani, la vie de N’golo Samaké avec son épouse Ténin Dienta se déroulait sans problème. Puis la femme fit la connaissance d’un nommé Sékou Traoré, nettement plus jeune que son mari puisque âgé de 45 ans. Entre les deux se noua très vite une romance passionnée et intense. D’après certains témoins, le vieux N’golo a très vite eu des soupçons sur une possible infidélité de son épouse. Emportée par sa passion, Ténin Dienta avait changé tout d’un coup de comportement. Elle n’était plus régulière au domicile conjugal et s’occupait beaucoup moins de son époux.

En outre, elle s’autorisait des absences intempestives, très souvent à des moments où une bonne épouse devrait être normalement à la maison. Les questions que se posait N’golo Samaké trouvèrent assez vite leurs réponses dans les rumeurs qui avaient commencé à parcourir tout le village. Il se trouva comme d’habitude des bonnes âmes bien intentionnées pour confirmer que Ténin Dienta trompait bien son vieil époux avec le jeune Sékou Traoré. Ce dernier était bien connu de tout le village pour ses performances sexuelles qu’avaient relatées plusieurs jeunes femmes qui sont passées dans son lit. Cette réputation faisait de l’amant de Ténin, l’étalon de renom de Banambani. Plusieurs mois passèrent sans que N’golo Samaké ne prenne la moindre initiative. Comme tous les maris trompés par leurs épouses plus jeunes, il avait du mal à admettre qu’il se fait cocufier par plus jeune que lui et prenait tout son temps pour soit disant accumuler les preuves de l’infidélité de sa conjointe.

Quand il eut suffisamment réfléchi en homme mature, N’golo Samaké se résolut à appeler le jeune étalon du village et ils eurent tous les deux une conversation entre hommes à huis clos, comme on le dit. Une telle rencontre s’est déroulée à deux reprises. A chaque fois, N’golo Samaké conseille à son rival de laisser tranquille son épouse. Et invariablement comme réponse, Sékou qui n’avait pas le courage de reconnaître son adultère, rejetait avec véhémence les accusations du mari de son amante. Aucun des protagonistes du triangle d’amour ne se doutait que la fin du feuilleton se rapprochait. Qu’elle serait sanglante. Et que le comble du paradoxe est qu’elle surviendrait un jour, celui de l’Aïd El Fitr, traditionnellement dédié au pardon et à la réconciliation.

Ce jour lundi 28 juillet 2014, comme il avait l’habitude de le faire pendant les fêtes, Ngolo Samaké, à l’instar de beaucoup de personnes, quitta son domicile pour aller saluer des parents et des proches à Toufana, un village situé à environ deux kilomètres de là. Son épouse Ténin Dienta est restée au hameau à Banambani. Les deux amants ont saisi cette aubaine pour prendre l’initiative d’une rencontre, la dernière dans ce monde ici bas. Sékou Traoré quitta son foyer pour se rendre chez sa dulcinée Ténin Dienta au domicile conjugal. Celle-ci le reçut avec toutes les attentions et tendresses auxquelles pouvait avoir droit un amant aussi ardent et aussi attaché à elle. Elle avait d’abord satisfait à un rituel de rigueur entre eux en mettant au feu un thé autour duquel les deux tourtereaux avaient engagé une causerie à bâton rompu. Plus le temps passait, plus la causerie glissait vers les sujets les plus intimes. Et à un moment donné, les deux amants décidèrent de laisser tomber les débats pour passer aux ébats. Auparavant, Sékou Traoré, un homme passionné certes mais prudent, s’était informé du temps que prendrait l’absence de N’golo. Ténin Dienta l’a assuré et a même écarté toute éventualité d’un retour prématuré de son mari à la maison. Bien qu’il soit maître des lieux, Sékou Traoré préférait être prudent. Il fit savoir à son amante qu’il ne prendrait pas le risque de la toucher dans la chambre de son mari. Il lui proposa de le rejoindre derrière les maisons dans les buissons, plus précisément dans un champ de maïs se trouvant à la lisière du village. Ténin Dienta accepta cette proposition.

Et pour bien montrer à son amant qu’elle aussi souscrivait à la nécessité de prendre des précautions, elle tenta de brouiller les pistes avant de rejoindre Sékou Traoré dans les buissons. Pour qu’un importun ne s’inquiète pas de son absence dans la maison de son mari, elle s’empara d’un récipient et passa d’abord par le puits du village qui se trouvait sur la route menant aux champs de maïs où Sékou Traoré l’attendait. Elle puisa de l’eau pour remplir le récipient qu’elle laissa derrière elle au bord du puits. Puis sans perdre plus de temps, elle rejoignit son amant à leur lieu de rendez-vous. Elle se livra à une préparation sommaire du  lit en étalant  son pagne sur le sol pour y accueillir Sékou Traoré. Entretemps, ce dernier s’était  débarrassé de ses vêtements qu’il laissa tomber à côté. Les voici tous d’eux dans la tenue d’Adam. Alors que les deux amoureux s’apprêtaient à passer à l’acte pour lequel ils s’étaient retrouvés dans les buissons, N’golo Samaké, le mari de Ténin Dienta surgit comme de nulle part. L’amant de la jeune femme ne tentera même pas de trouver un prétexte pour se défendre ou se disculper car, il venait d’être pris presque en flagrant délit d’adultère. Tout ce que l’homme pouvait faire, c’était de supplier l’époux de son amante de lui laisser la vie sauve. Mais malheureusement pour lui, N’golo Samaké donnait l’impression d’avoir perdu raison à la vue de son épouse dans une certaine posture dans les bras de son amant.

Le voleur de femme se rendit bien compte qu’il lui serait difficile de calmer le mari trompé. Mais il continuait cependant à le supplier. Il a demandé  à N’golo Samaké de ne pas l’humilier devant les villageois. Malheureusement, l’amant ne se rendait pas compte que plus il essayait d’amadouer le vieux, plus il en rajoutait à la fureur de ce dernier. N’golo Samaké s’emporte. Il se dirigea à grands pas vers sa chambre et en ressortit avec un fusil de chasse de calibre douze. Il a tiré à bout portant sur Sékou Traoré qui n’avait pas bougé. Il s’effondre et rendit l’âme sur place. Comme s’il avait été soulagé par ce qu’il venait de faire, N’golo Samaké alla informer les habitants des hameaux avoisinant les champs où le meurtre a eu lieu. C’est ainsi que la Brigade territoriale de gendarmerie de Kati en a été saisie. Le Major Georges Léoville, commandant de Brigade, accompagné de certains de ses éléments se rend sur les lieux du crime où un médecin légiste a constaté le décès par balles de Sékou Traoré quelques heures auparavant. N’golo Samaké et son épouse Ténin Dienta ont été interpellés et conduits à la gendarmerie. A l’interrogatoire, le meurtrier dit qu’il avait apporté son arme pour intimider Sékou Traoré, mais qu’il n’avait pas l’intention de tirer sur lui, qu’il n’a  jamais prémédité de le tuer. N’golo dit-il la vérité ? La justice tranchera car, ils ont été déférés à la maison d’arrêt de Kati le 4 août 2014.

 

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