Moussa Koné, domicilié à Dogobala, à la périphérie du district sur la route de Koulikoro a hérité d’un vaste patrimoine foncier dans cette zone. Il en a fait son fonds de commerce. A la veille du mois de ramadan, il a fait la connaissance d’un coxeur (négociant) qui dit s’appeler Oumar S.Touré, rien n’est sûr. Il fait des transactions foncières.
Il avait appris que Moussa voulait vendre deux hectares et s’est présenté à ce dernier comme l’émissaire d’un client. Oumar demande à Moussa de lui donner un document relatif à la parcelle pour convaincre l’acheteur. Celui-ci lui remit une photocopie de son titre et le rendez-vous est pris pour le lendemain. Pendant des semaines, Oumar ne redonne plus de signe de vie. Entre temps, Moussa reçoit la visite d’un autre acquéreur potentiel, un certain Seydina Bathily, un expatrié malien du Congo Brazzaville.
En voulant faire visiter les lieux le vendredi 25 juillet dernier à son nouveau client, Moussa est surpris de retrouver des ouvriers très actifs sur sa parcelle. Il croit rêver. Sous l’effet de la surprise, Moussa Koné est resté aphone. C’est quand son client l’a interrogé si c’était bien le terrain qu’il lui propose qu’il a retrouvé l’usage de la parole et a invité les ouvriers à arrêter le travail. Le chef de chantier téléphone à son patron, un commerçant qui se présente sur les lieux avec ses papiers. Moussa Koné détient les siens.
Lesquels sont authentiques ? Pour le savoir, ils se transportent dans le bureau du lieutenant Pascal K Dackouo, commandant la Brigade territoriale de gendarmerie de Sangarebougou le même jour. Après les avoir auditionnés et observé les deux documents, il ordonna l’arrêt provisoire des travaux, le temps pour lui d’approfondir son enquête. Le Commandant de Brigade a demandé au commerçant de retrouver Oumar S. Touré, celui qui lui a vendu la parcelle afin qu’il témoigne à la prochaine audition.
Le commerçant est revenu plus d’une fois à la Brigade pour annoncer la disparation de son vendeur, injoignable aussi au téléphone. Le dimanche 10 août, le Commandant de Brigade convoque les deux protagonistes dans son bureau. Il leur apprend qu’après son enquête auprès des services compétents à Kati, il a pu établir que le document du commerçant est un duplicata, thèse qui confirme les propos de Moussa Koné et de ses deux témoins, des autochtones de Dogobala. Le commerçant dit avoir dépensé pas moins de dix millions pour se faire délivrer un titre foncier au service des Domaines de Kati à partir du document que lui a remis Oumar S. Touré.
En plus dit-il, environ 2 millions sont déjà investis dans les travaux. Pour le soulager, le lieutenant Pascal K. Dackouo lui a suggéré de déposer plainte contre Oumar S. Touré pour escroquerie. Mais où retrouver ce dernier ? S’appelle t-il vraiment Oumar ?
