La situation au Mali était à l’ordre du jour d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies tenue ce mardi 6 avril 2021. Tout en saluant les efforts fournis par les autorités de la Transition, notamment en ce qui est du parachèvement de la mise en place des organes de la Transition, la création du Comité d’orientation stratégique chargé des réformes politiques et institutionnelles, le Conseil a fait des recommandations au nombre desquelles figure en bonne place l’accélération des réformes engagées dans les différents domaines territorial, électoral, constitutionnel ; l’établissement d’un organe électoral représentatif, inclusif.
Sur la question des réformes politiques et institutionnelles, l’on peut noter une congruence des positions des États membres du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Pour Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, il est essentiel que le rythme de ces réformes soit accéléré de toute urgence tout en garantissant que le plus grand nombre d’acteurs se joignent au processus. Il a appelé à achever les réformes engagées dans les domaines du redécoupage territorial, des réformes électorales et de la réforme de la Constitution.
Et même si la Transition reste fragile, au cours des trois derniers mois, des signes encourageants ont été enregistrés, a-t-il noté. Il a notamment cité le lancement du fonctionnement des principales institutions de la Transition, ainsi que l’approbation, lors de la première session du Parlement de Transition, du programme établi par le Gouvernement pour la période à venir. Il est essentiel que le rythme de ces réformes soit accéléré de toute urgence tout en garantissant que le plus grand nombre d’acteurs se joignent au processus, a dit M. Lacroix. Selon lui, dans les semaines et les mois à venir, le succès de la transition dépendra de l’engagement des parties prenantes maliennes à faire en sorte que la transition et les principaux processus de réforme qui la sous-tendent restent inclusifs, transparents et crédibles.
Il a salué la publication, le 31 mars, par le Président Bah N’DAW, d’un décret portant création du Comité d’orientation stratégique chargé des réformes politiques et institutionnelles, précisant que celui-ci doit définir la portée des réformes à mettre en œuvre dans les mois restants de la transition.
S’agissant des préparatifs des élections prévues à la fin de la période de transition, M. Lacroix a fait savoir que les discussions des dernières semaines entre les autorités de la Transition, les acteurs politiques et les groupes de la société civile doivent encore aboutir à un accord sur la gestion des bureaux de vote et qu’en conséquence, aucun calendrier électoral officiel n’a été publié. Il a encouragé les acteurs politiques maliens à travailler dans un esprit de compromis et à promulguer des réformes visant à créer un environnement propice à la tenue d’élections pacifiques, inclusives, transparentes et crédibles.
Du côté des États-Unis, il faut faire en sorte que des élections libres et équitables soient organisées, ont plaidé les États-Unis. Saluant le plan d’action ambitieux mis en place par les autorités maliennes, ils se sont aussi félicités des mesures importantes prises en janvier pour assurer une transition pacifique, la priorité étant donnée à la tenue d’élections d’ici à la fin de cette période. A cet égard, la délégation a encouragé les autorités à publier un calendrier du processus électoral et à profiter de l’appui fourni par la MINUSMA.
L’Estonie a appelé nos autorités à mettre en œuvre les priorités critiques du programme de réforme, insistant sur l’importance de prendre dès à présent des mesures « concrètes, transparentes et crédibles » pour faire des élections de mars 2022 une réalité. Elle a exhorté à établir un calendrier électoral détaillé. Elle a aussi insisté sur l’importance clef que revêt la participation des femmes et a demandé à toutes les parties de respecter la loi de 2015 instituant un quota en matière de genre.
Pour sa part, l’Inde a pris note des mesures prises pour organiser le référendum constitutionnel et convoquer des élections locales et générales. Il est important, a-t-elle insisté, que les efforts soient orientés vers des réformes qui faciliteront les élections dans les temps et ouvriront la voie à un gouvernement élu capable de lancer des réformes à long terme. Soulignant l’importance de la médiation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel, l’Inde a pris note de la feuille de route du Secrétaire général sur la mise en œuvre du mandat de la MINUSMA et du plan de transition par étapes.
L’Irlande a déclaré que la première priorité reste le retour à l’ordre constitutionnel sous l’égide d’un gouvernement démocratique. Elle a jugé impérative la tenue d’élections libres, régulières et ouvertes pendant la période de transition qui s’achève dans un an. La délégation a notamment appelé le Gouvernement de transition à confirmer le calendrier des élections, et établir de toute urgence un organe électoral représentatif, inclusif et indépendant, au sein duquel, a-t-elle ajouté, la représentation des femmes est cruciale. Elle a aussi appelé à déployer tous les efforts possibles pour faciliter la participation pleine, égale et significative des femmes aux élections, comme le prévoit la Charte de Transition. « Il faudrait encourager les femmes à voter, et les soutenir en tant que candidates et représentantes élues de leurs communautés », a insisté la délégation.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : INFO-MATIN