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Réforme territoriale au Mali: la Plateforme bloque la salle de négociation à Gao

Les concertations sur la réforme territoriale n’ont toujours pas démarré à Gao, dans le nord du pays. Lancées hier dans l’ensemble du pays, ces discussions doivent permettre au gouvernement de consulter la population sur le nouveau découpage des régions maliennes. Prévue dans l’accord de paix d’Alger qui a mis fin au conflit dans le nord du Mali, cette réforme territoriale fait débat depuis plusieurs semaines. Le projet du ministère de l’Administration avait fui dans la presse. A Gao, depuis ce matin, les groupes armés de la Plateforme, coalition signataire de l’accord de paix, et une partie de la société civile, empêchent la tenue des débats.

Devant les portes de la salle de conférence du gouvernorat se sont postés depuis ce matin des hommes armés de la Plateforme.

« Nous sommes mécontents, explique Nouhou Abderhamane, président de la société civile de Gao. Nous ne sommes même pas invités à la concertation ».

Une allégation que réfute Sidiki Samaké, le gouverneur de Gao, qui assure que plus de 50 sièges ont été réservés à la société civile pour ces discussions. Notabilités, dignitaires religieux, membres des groupes armés, fonctionnaires de la ville et experts de Bamako, devraient composer le reste de l’assemblée.

La pomme de discorde porte sur le projet de réforme territoriale échafaudé par le ministère de l’Administration qui avait fuité dans la presse il y a plus d’un mois. Les hommes de la Plateforme estiment qu’il est défavorable aux populations sédentaires de la région.

Document de la société civile

Ils veulent donc que le document de base de travail pour la réunion d’aujourd’hui ne soit pas le projet du gouvernement, mais un autre, élaboré par la société civile de Gao, qui avait été envoyé fin octobre aux autorités.

« Ce document de base qui va être utilisé aujourd’hui pour les concertations ne nous concerne pas, déclare Djibril Diallo, chef d’état-major de la Plateforme à Gao. Cela ne nous favorise pas ni ne favorise l’intérêt de nos populations. Nous ne sommes pas d’accord. Il faut prendre l’avis des populations à la page. Il faut le prendre cercle par cercle et demander exactement : qu’est-ce que vous voulez ? Ce document ne reflète pas l’avis des populations. Nous, nous sommes avec nos populations et nous allons mourir avec elles. Tout ce que nos populations demandent aujourd’hui, nous sommes prêts à le faire ». « Dans une ville aussi instable que Gao, il risque de mettre le feu aux poudres » conclut-il.

Des remarques que le gouverneur se dit prêt à entendre, mais encore faut-il que la concertation démarre.

Chaque partie affirme que les discussions pourront se tenir à Gao. Les hommes de la Plateforme sont prêts à s’asseoir autour de la table, une fois leur requête entendue.

Le gouverneur quant à lui, leur demande de faire part de leurs propositions lors de la réunion, mais encore faut-il que l’accès à la salle de conférence soit permis pour cela. Sidiki Samaké doit s’entretenir au téléphone avec les chefs de la Plateforme à Bamako pour trouver une solution.

RFI

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