Les chefs d’État des onze pays signataires de l’accord-cadre pour la paix dans la République démocratique du Congo, adopté en février dernier, se réunissent en marge du sommet de l’Union africaine pour un rapport d’étape. Mais le voisin rwandais aborde cette réunion en position de faiblesse.
Kigali est sous pression. Le dernier rapport des experts de l’ONU dénonce de nouveau un soutien du Rwanda au M23, en violation avec l’accord-cadre qui proscrit tout soutien à des groupes rebelles. Cet accord, parrainé par les Nations unies, part en effet du principe que seul un engagement collectif des gouvernements de la région des Grands Lacs et de leurs partenaires parviendra à rompre le cycle des violences dans l’est de la RDC. Les autorités rwandaises ont mis en cause le sérieux du travail d’experts, accusés de parti pris.
Mais plusieurs signataires se sont réjouis de la publication de ce rapport. C’est le cas de la Tanzanie. Un pays qui compte. Il fournit des troupes, avec l’Afrique du Sud et le Malawi, à la brigade d’intervention de la Monusco. La RDC souhaite que Mary Robinson, l’envoyée spéciale des Nations unies dans les Grands Lacs, tire les conséquences du comportement du Rwanda.
Le plan d’action qui sera étudié ce vendredi 31 janvier devrait permettre de mieux recenser les mouvements d’armes et de troupes à travers les frontières. Le plan d’action demande par ailleurs à Kinshasa d’accélérer le retour en RDC et la réintégration des rebelles du M23. La réunion de suivi devrait en outre tenter de régler des différends avec la brigade d’intervention de la Monusco, qui est dotée d’un mandat offensif. Le Rwanda désire qu’elle soutienne l’armée congolaise lors d’offensives contre les FDLR ; Kinshasa souhaite pour sa part qu’elle s’implique davantage dans les opérations visant les rebelles de l’ADF-Nalu.