La situation n’est pas encore stabilisée à Bangui, tout comme à l’intérieur du pays où des regroupements d’hommes de l’ex-Seleka ont été signalés dans plusieurs villes. C’est le cas à Berbérati, à l’ouest, ainsi qu’à Sibut, à 180 kilomètres au nord de la capitale, où la situation est particulièrement tendue.
Depuis deux semaines, des hommes de l’ex-Seleka se regroupent à Sibut. Et selon des habitants joints par RFI, tous les jours ou presque des véhicules continuent d’arriver. Parfois de Bangui, de Bambari, de Kaga-Bandoro, ou de Bouca.
Ce jeudi encore, plusieurs pick-up sont entrés en ville. Selon des témoins, les hommes de l’ex-Seleka auraient également planté un drapeau rouge en périphérie de la ville pour marquer leur volonté de partager le pays en deux. Impossible d’avoir un bilan, mais un habitant assure que chaque jour, des hommes soupçonnés d’appartenir à la mouvance anti-balaka sont tués. « Les exactions sont maintenant orientées vers une catégorie de population. Les musulmans qui sont sur place n’en sont pas victimes, alors que la population non musulmane en fait systématiquement les frais », rapporte Yoyo Marcellin, représentant de la région de Sibut au Conseil national de transition.
« C’est la terreur. Chaque jour, ils tuent, ils pillent, ils violent, ils incendient des maisons. Selon des informations recueillies auprès de la population, ils arrivent tous les jours. Les gens sont dans le désarroi. C’est le chaos total », raconte encore le député. Mercredi 29 janvier, le bureau d’une ONG internationale a même été détruit et pillé.
En début de semaine, la Misca a même fait les frais de cette situation. Cinquante policiers gabonais venus en reconnaissance ont dû écourter leur mission et rebrousser chemin, sous la menace des maîtres des lieux. Depuis, personne n’a pris le relais pour sécuriser la ville. Et beaucoup d’habitants sont partis en brousse, où ils manquent de tout. Ceux qui sont restés à Sibut se terrent dès la nuit tombée.