Le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été élu ce jeudi 30 janvier à la présidence tournante de l’Union africaine pour un an. Une décision qui ne fait pas l’unanimité, car le nouveau président en exercice est l’auteur du premier coup d’État intervenu après l’adoption par l’UA de sa charte pour la démocratie et les élections.
L’élection du Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz à la tête de l’Union africaine est passée comme une lettre à la poste. Une élection largement facilitée par le fait que la présidence tournante revenait à la région de l’Afrique du Nord. Or la Mauritanie était seule en lice.
L’Algérien Abdelaziz Bouteflika, malade, est donc absent de la scène politique. Et son pays organise en avril prochain des élections présidentielles. En Tunisie, le gouvernement vient à peine d’être formé et le président Marzouki est plus préoccupé par la situation intérieure que par un rayonnement diplomatique. La Libye est pour sa part en pleine déliquescence institutionnelle. Quant à l’Égypte, elle est suspendue de l’Union africaine.
Mohamed Ould Abdel Aziz a-t-il donc été élu par défaut ? C’est en tout cas un mauvais signal pour l’Afrique, dénoncent ses détracteurs. Un diplomate ironise : pourra-t-il par exemple refuser l’accès de l’Union africaine au général égyptien Abdel Fattah al-Sissi si ce dernier se faisait élire ? Les valeurs partagées ont en tout cas la vie dure à l’Union africaine.