En République démocratique du Congo (RDC), le 16 janvier marque l’anniversaire de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila père, tué en 2001. Comme chaque année, l’anniversaire est marqué par une commémoration sur la stèle de l’ancien chef d’Etat et la visite de son palais. Mais cet anniversaire est aussi l’occasion de se rappeler la trentaine de condamnés qui, treize ans plus tard, croupissent toujours dans la prison centrale de Makala pour leur participation supposée – et régulièrement remise en cause – au meurtre de l’ancien président. Depuis plusieurs années, des organisations de protection des droits de l’homme demandent à ce qu’ils soient rejugés ou amnistiés.
Le 16 janvier 2001, vers 13h30, Laurent-Désiré Kabila est abattu de trois balles. C’est l’un de ses gardes rapprochés qui a tiré. Ce dernier sera tué quelques minutes plus tard par l’aide de camp du président. Le principal complice réussit à prendre la fuite. S’en suit alors une gigantesque rafle dans l’entourage du président défunt.
En 2002, cent vingt prévenus sont jugés en neuf mois devant une cour militaire. Au final, trente personnes sont condamnées à mort dont vingt-six à perpétuité mais beaucoup doutent qu’il s’agisse des véritables coupables.
Ces dix dernières années, les appels à la réouverture de leur procès se sont donc multipliés, au nom du droit à la défense, sans succès.
En 2005, une loi d’amnistie pour faits de guerre, infraction politique et délits d’opinion est adoptée. Les condamnés pour l’assassinat de Kabila père en sont exclus.
En conséquence, chaque année les organisations de protection des droits de l’homme renouvellent leur appel et demandent l’application de l’amnistie de 2005, jusqu’à ce jour, sans succès.
Pendant ce temps, six condamnés déjà sont morts en détention.
rfi