Et pour cause, les responsables de recrutement de cette phase ont été contraints d’accepter la longue listes des centaines de jeunes du parti au pouvoir qui attendaient leur tour de jouir du butin de campagne du « Mali d’abord ». En cherchant partout sans rien trouver, les responsables ont saisi cette opportunité pour calmer les tensions qui prévalaient dans le parti. Cette solution a « versé la sauce » d’autres jeunes qui ne savent plus à quel Saint se vouer. Après avoir acquis toutes les expériences de la chose, ces jeunes ne s’attendaient pas à cette rupture de la part des responsables du RAVEC. Pour faciliter la tâche aux nouveaux qui ne savent rien sur les réalités du terrain, les fameux responsables ont seulement reconduit quelques-uns parmi les anciens, et viré les autres qui s’étaient armés d’une volonté de fer en attendant cette deuxième phase.
Pour celui qui connait cette opération de recensement très particulier, les fils et filles à Papa qui jonchent les rangs des nouvelles recrues seront-ils capables de braver toutes les difficultés sur terrain pour donner un résultat probant ? Nous n’en sommes pas sûres. Une ancienne enquêtrice qui a sillonné la région de Kayes nous a retracé d’amples difficultés que les enquêteurs ont rencontrées en reliant les villages. Outre ses témoignages, nous avons fait notre propre enquête dans un lieu de recensement à Koulikoro. Malgré les bonnes intentions des populations, ces nouvelles recrues ne font pas leur affaire. La plupart d’entre eux ne savent pas manipuler l’ordinateur ou prendre des photos de leur objectif. Pire, leur niveau de compréhension est catastrophique. Un fonctionnaire furieux déplore le niveau d’une enquêtrice : « Elle m’a demandé si Coulibaly de ma nièce s’écrit avec C ou K ! Je vous demande, au Mali ici, surtout dans la région de Koulikoro, Coulibaly s’écrit avec K ou C ? Il faut avoir une culture générale pour le savoir. Cela leur permettra de ne pas énerver les gens », a-t-il dit
En tout état de cause, si les responsables du RAVEC doivent suivre ces nouvelles recrues de près, sinon, les résultats risqueront d’être catastrophiques. Et, un autre Mali n’est pas possible avec le népotisme des cadres du parti présidentiel qui, pourtant criaient à toutes sortes d’erreurs avant qu’ils ne viennent aux commandes.
Christelle