De nouveaux progrès dans les domaines politique, sécuritaire, du rétablissement de l’autorité de l’Etat, de la protection des Droits de l’Homme, du développement et de l’action humanitaire. Le Conseil de Sécurité de l’ONU salue ces progrès et reconnaît les efforts déployés à cet égard par le Gouvernement malien, sous le leadership d’Ibrahim Boubacar Kéïta, Président de la République, Chef de l’Etat.
C’était à New York, au siège de l’ONU, le jeudi 6 avril 2017. La délégation malienne, conduite par le Ministre des Affaires Etrangères, Abdoulaye Diop, a pris note du Rapport du Secrétaire Général sous examen et félicite le Secrétaire Général adjoint aux Opérations de maintien de la paix, pour sa présentation.
Ledit Rapport fait état de nouveaux progrès enregistrés dans les domaines politique, sécuritaire, du rétablissement de l’autorité de l’Etat, de la protection des Droits de l’Homme, du développement et de l’action humanitaire.
Le Président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta, dans son adresse à la Nation, à l’occasion du nouvel an, a annoncé d’importantes mesures pour l’année 2017, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Devant le Conseil de sécurité, le Ministre Abdoulaye Diop a rassuré qu’en plus de nombreuses réformes institutionnelles en cours, la Conférence d’entente nationale, tenue du 27 mars au 02 avril derniers, à Bamako, est un succès.
«Cette Conférence d’entente nationale a tenu toutes ses promesses: elle a été totalement inclusive ; car, toutes les parties prenantes maliennes étaient à bord du train de la paix et de la réconciliation nationale, notamment le Gouvernement, la CMA, la Plateforme, les partis politiques de la majorité et de l’opposition et l’ensemble des forces vives de la nation malienne. Les débats francs, approfondis et ouverts dans une liberté totale de parole, conformément à l’article 5 de l’Accord, ont abouti à des recommandations pertinentes qui serviront de base à l’élaboration de la Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale », a-t-il expliqué.
Une autre action majeure dans la mise en œuvre de l’Accord, selon le Ministre Diop, a été le compromis trouvé par les parties, autour de la désignation des Présidents des Autorités intérimaires et leur installation effective le 28 février à Kidal, et le 2 mars à Gao et à Ménaka.
«A la faveur des consultations conduites par le Haut Représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord avec l’ensemble des parties prenantes, il sera procédé, le 13 avril 2017, à l’installation de celles de Tombouctou et de Taoudénit», a promis le numéro un de la Diplomatie malienne.
Le MOC sur la bonne voie
«Malgré l’attaque terroriste contre le camp du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), à Gao, le 18 janvier 2017, le Gouvernement a pris un ensemble de mesures nécessaires pour l’opérationnalisation des patrouilles mixtes», a affirmé le Ministre Abdoulaye Diop pour qui cet acte n’aura en rien entamé en la détermination des parties maliennes à réussir ce processus. «La réforme du secteur de la sécurité est en chantier, tout comme les processus de cantonnement et de DDR», a-t-il indiqué.
La révision de la Constitution en route
Aux dires du Ministre malien des AE, parallèlement à ces actions, le processus de révision de la Constitution suit son cours normal. Ce, afin de prendre essentiellement en compte les dispositions pertinentes de l’Accord de paix et de réconciliation nationale ; notamment, la mise en place d’une deuxième chambre du Parlement. A cet effet, le Gouvernement a déjà saisi l’Assemblée nationale d’un projet de loi dans ce sens. «Ce projet de loi, une fois adopté par la représentation nationale, sera soumis au Peuple malien, par référendum, avant la fin de l’année en cours ».
Poursuite des actions de développement
Pour la relance du développement des Régions du Nord et le Programme de reconstruction et de relance économique, le Ministre Abdoulaye Diop dira que le Gouvernement poursuit ses actions de développement sur le terrain, là où les conditions de sécurité le permettent. Ce, à travers les projets et programmes comme le Programme d’Urgence.
Des défis à relever
Malgré ces acquis, des défis restent à relever. Il s’agit, entre autres, des questions liées à la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre effective du processus de cantonnement et de DDR, à la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national et à la fourniture des dividendes de la paix aux populations des Régions affectées par la crise.
Pour faire face aux défis d’ordre sécuritaire dans les Régions du centre du Mali, le Gouvernement a adopté un Plan de sécurisation intégré pour ces Régions. Un plan qui vise principalement à assurer la présence et l’opérationnalité de l’administration publique à tous les niveaux ; à lutter contre la prolifération des armes légères ; coordonner, suivre et évaluer la stratégie de lutte contre l’insécurité et le terrorisme. A cela s’ajoutent la mise en œuvre des mécanismes traditionnels de prévention et de gestion des conflits et la mise en place d’un pôle de magistrats travaillant avec les leaders traditionnels dans le cadre de la justice transitionnelle.
«La réalisation de ces mesures requiert un appui conséquent des partenaires du Mali», a indiqué le Ministre Diop.
La lenteur dans l’application de la Résolution 2295/2016
Dix mois après l’adoption de la résolution 2295 (2016), ses dispositions pertinentes peinent toujours à se matérialiser sur le terrain, a fait observer le Ministre. Pour ce faire, il a insisté sur la nécessité pour le Conseil de sécurité de doter la MINUSMA de moyens beaucoup plus adéquats et appropriés lui permettant de s’acquitter pleinement de sa mission de stabilisation du Mali et d’accompagnement du Gouvernement dans ses efforts de rétablissement progressif de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.
Appel au déploiement de la Force conjointe du G5
Pour lutter efficacement contre le terrorisme et le trafic de tous genres dans le Sahel, le Diplomate malien en Chef a souhaité que le concept stratégique d’opération du processus devant aboutir à la création de cette force, qui sera examiné, le 13 avril 2017, par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine et qui le soumettra ensuite à l’approbation du Conseil de Sécurité des Nations-Unies soit accepté.
«Je souhaite vivement que le Conseil de sécurité, une fois saisi, autorise sans tarder le déploiement de cette Force conjointe du G5 Sahel, avec le soutien financier des Nations-Unies, nécessaire à son fonctionnement. Je me réjouis ici de l’appui du Secrétaire Général à la création de cette force qui travaillera en étroite coordination et en parfaite complémentarité avec la MINUSMA et la force Barkhane», a déclaré SE Abdoulaye Diop. Il a su mettre l’occasion à profit pour exprimer, à nouveau, la reconnaissance du Peuple malien et de son Gouvernement aux Nations-Unies, aux pays et institutions membres du Comité de suivi de l’Accord présidé par l’Algérie, à tous les pays contributeurs de troupes et à toute la communauté internationale pour les sacrifices consentis en vue du règlement définitif et durable de cette crise sans précédent dans l’Histoire du Mali contemporain et démocratique.
Cyril ADOHOUN
Source: L’Observatoire