Dans son dernier rapport sur la situation sécuritaire, dans notre pays, le secrétaire général de l’ONU a salué la volonté politique des autorités nationales ainsi que les efforts déployés par le Président IBK et le gouvernement pour la mise en œuvre de l’Accord de paix.
Par contre, cette remarque positive n’a pas été de même pour les groupes signataires notamment de la CMA dont le rapport met à nu les caprices et la mauvaise volonté manifeste de ses responsables qui continuent de bloquer toutes avancée vers la paix.
Dans son récent rapport sur la période allant, du 17 décembre 2015 au 18 mars 2016, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki Moon, a rendu compte des progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Sur ce plan, le premier responsable de l’organisme onusien n’a pas été avare en mot pour féliciter les hautes autorités du pays et exprimer son appréciation positive pour les efforts déployés par le Président IBK et le gouvernement dans le sens de la mise en œuvre de l’Accord de paix. Par ces actes, le secrétaire général des Nations unies confirme ainsi la volonté politique des autorités de faire avancer le processus de paix dans l’intérêt supérieur de la population.
Au nombre des progrès accomplis par le Gouvernement, il a salué ceux tendant à la mise en œuvre la décentralisation et les réformes politiques et institutionnelles qui constituent les deux grandes revendications prioritaires des groupes armés signataires.
Outre ces réformes politiques et institutionnelles et la décentralisation, Ban Ki-Moon s’est aussi félicité du fait que le régime s’est employé à faire avancer les processus de cantonnement et de désarmement, démobilisation et réintégration.
Par ailleurs, le rapport fait état d’autres nouvelles mesures prises par le Gouvernement et visant à accélérer la mise en œuvre des réformes prévues dans l’accord de paix. Il s’agit de la nomination des gouverneurs pour les régions de Ménaka et de Taoudéni (qui faisait jusque-là partie des régions de Gao et de Tombouctou), qui sont désormais érigées en région chacune, en vertu des textes adoptés en mars 2012, mais dont l’application est toujours pendante.
S’y ajoute l’approbation par le Conseil des ministres du 24 février d’un projet de loi portant modification du code des collectivités territoriales adopté en 2012 et l’adoption d’un décret sur les modalités d’établissement des autorités provisoires, que l’Assemblée nationale vient de donner son quitus par un vote à la majorité écrasante des députés. Autant de preuves et d’actes concrets qui prouvent à suffisance l’engagement et la volonté maintes fois manifeste du régime à remplir correctement et en toute bonne foi ses engagements pris pour la mise en œuvre intégrale de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Peut-on parler autant pour les autres parties signataires, notamment les groupes armés, et en particulier, la CMA ?
Rien n’est moins sûr. Ce, d’autant plus que le rapport du secrétaire général des Nations unies épingle à plusieurs endroits cette Coordination et met à nu la mauvaise volonté de ses responsables à respecter leurs engagements. L’une des illustrations de cet état de fait est le refus de ce groupe d’aller au cantonnement de ses combattants tant que ses exigences de mise en place des autorités intérimaires ne sont pas satisfaites.
« La mise en place des autorités provisoires, toujours en attente, continuait de faire l’objet de désaccords entre le Gouvernement et les groupes armés signataires, ces derniers affirmant qu’ils ne se soumettraient pas au cantonnement tant que le Gouvernement n’aurait pas constitué ces autorités », peut-on lire dans le rapport.
Autre posture, aux autres caprices : c’est le fait que le régime ait accepté de céder aux désidératas de la CMA, au sujet de la Commission Vérité, justice et réconciliation, en faisant passer de 15 à 25 le nombre de commissaires et créé des bureaux régionaux, des conseils consultatifs régionaux et cinq sous-commissions thématiques.
De la révélation faite par le patron de l’ONU, ce nombre de commissaires a été augmenté en réponse aux plaintes de la CMA et de la Plateforme, qui regrettaient d’être sous-représentées à la Commission.
Autres récriminations du patron de l’ONU, c’est l’attitude trouble et incompréhensible de la CMA lors de la dernière l’élection législative partielle qui s’est tenue à Ansongo les 10 et 31 janvier, qui a révélé des problèmes politiques et sécuritaires qui risquent de refaire surface lors de futures élections dans le nord. En tout cas, le rapport mentionne clairement que la CMA s’est vivement opposée à la tenue de cette élection en mettant en avant l’argument fallacieux selon lequel, il n’y a eu aux préalables, qu’une consultation pour ce faire. Voilà pourquoi le jour du scrutin, les forces armées et de sécurité qui escortaient le sous-préfet et transportant du matériel électoral à Talataye se sont trouvées face à une manifestation locale organisée pour demander au Gouvernement d’annuler les élections.
Quelques jours plus tard, la CMA a publié un communiqué de presse dans lequel elle exprimait son soutien à l’opposition locale aux élections de Talataye, en affirmant que, « conformément à l’accord de paix, aucune élection ne devait être tenue avant que les autorités provisoires ne soient mises en place ». Une bravade qui n’a pas manqué de faire réagir le Président de la République. Ce d’autant que ce refus de la tenue d’élection par la CMA semblait conférer à cette ville de Tallataye le statut d’une ville à régime spécial.
Ces attitudes condamnables à plusieurs égards constituent une violation flagrante de l’article 50 de l’accord, dans lequel les parties signataires reconnaissent que la première garantie de l’aboutissement dudit accord résidait dans leur sincérité, leur bonne foi et leur engagement à assumer le contenu de l’accord et œuvrer à la mise en œuvre de l’ensemble de ses dispositions.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: info-matin