De nouvelles têtes, quelques jeunes leaders, des anciens qui se maintiennent et le nombre de femmes députés en baisse, le nouveau parlement tente de faire peau neuve. Casting !
Aucun parti politique à lui seul n’obtient la majorité absolue des 147 sièges. Après les 2 tours des législatives, la configuration du nouveau parlement se dessine désormais. Le Rassemblement pour le Mali(RPM), formation politique du président IBK caracole en tête et devient la première force parlementaire avec 60 sièges. Ce n’est pas la majorité absolue (74), mais avec les formations alliées, le parti présidentiel devrait pouvoir réunir 115 sièges…
Si les alliés du RPM, tels que l’Adema qui chute de la première place (52 députés) à la 2è (20 députés) ; la CDS-Mogotiguiya de Blaise Sangaré ; l’ASMA-CFP de l’actuel ministre de la Défense Boubèye Maïga ; le MPR( 3 députés) de Choguel Kokala Maïga, qui avait soutenu IBK au 2è tour de la présidentielle ; l’ADP-Maliba (5 députés) confirment leur appartenance à la mouvance présidentielle, une nette majorité se dégagera pour soutenir le programme d’action du président IBK.
Future opposition
Sur le blanc de la future opposition malienne à Bagadaji, on devrait trouver au moins 2 formations politiques et autres (FARE ANKA WULI…), s’ils confirment bien l’appartenance à l’opposition. En outre, l’URD de Soumaïla Cissé (candidat malheureux du 2ème tour de la présidentielle) avec 17 sièges et le PARENA (Parti pour la renaissance Nationale) de l’ancien ministre, Tiébilé Dramé dont le parti obtient 3 sièges pourraient se positionner en opposants et animer le jeu démocratique au sein de l’assemblée.
Nombres sièges obtenus
Au total, 19 partis politiques et 2 candidats indépendants feront leur entrée à la futur Assemblée nationale du Mali. A la tête on retrouve les 3 grands partis politiques : le RPM, l’Adema- Pasj et l’URD. Respectivement avec 60 députes, 20 députés et 17 députés. Ils sont suivis des Fare Anka Wuli 6 ; la CODEM et l’ADP-MALIBA 5 ; le SADI, l’ASMA-CFP et le CNID 4 députés. Le MPR, le PARENA, le MIRIA et le PDES se retrouvent chacun avec 3 députés ; la CDS-Mogotiguiya 02 députés. Les partis UM-RDA, UDD, PVRM, RDPM et YELEMA obtiennent chacun 1 député. La nouvelle Assemblée va comporter des indépendants comme la liste Faba Cèrè( composée de Oumar Sidi Traoré dit Gaucher et Mohamed Ould Sidy Mohamed) à Goundam et le député Ag Hamatou à (Ménaka).
Les entrants
Soumaïla Cissé, parrain de l’Union pour la République(URD), Karim Keïta, fils du président de la République, Moussa Timbiné, président de la jeunesse RPM, d’Amadou Thiam de l’ADP-Mali, etc.
Les inamovibles
Après y avoir siégé, pendant plus d’une dizaine d’années, l’emblématique Assarid Ag Imbarcawane, 1er vice-président, garde son siège. Sadio Awa Gassama, de gré ou de force, reste le député de Yelimané malgré sa réputation de “député étrangleur”. Sans oublier, Aïssata Alassane Cissé dite Chato, l’avocate du Mali contre le MNLA sur la scène internationale, réélue député de Bourem au premier tour. Oumar Mariko, l’inclassable, du parti Sadi renouvelle son mandat à Kolondièba…
Parité en baisse
Le faible taux de représentativité des femmes dans le nouvel hémicycle est à signaler. Les femmes ont fait un plaidoyer actif cette année et se sont battues au sein de leurs formations pour être élues en nombre. Mais à l’arrivée, le score est bas, si elles étaient 15 au mandat qui s’achève, elles ne sont plus que 9 députés. Cela est dû à plusieurs facteurs : tout d’abord, ces candidates n’ont pas su nouer de bonnes alliances, se retrouvant face à des ténors politiques. Assétou Sangaré et Safiatou Traoré en ont fait l’expérience en commune IV et III, face aux grosses têtes du parti présidentiel. Autre facteur, l’argent. Pour remporter ces élections de proximité, il faut avoir beaucoup de moyens pour mobiliser le maximum d’électeurs.
Quelques surprises
Deux candidats malheureux de l’élection présidentielle, Me Mountaga Tall du CNID et Dramane Dembélé de l’ADEMA, sur la même liste dans la circonscription électorale de Ségou, n’ont pas été élus. Même son de cloche à Sikasso pour le candidat de la CODEM Housseini Amion Guindo. Sans oublier, Konimba Sidibé du Modec, Kassoum Tapo, Sandy Haïdara, Madani Tall de l’ADM, qui ont tous été éliminés à la surprise générale.
Enfin, dernier constat, le faible taux de participation de 37,24%. Il reste à la Cour constitutionnelle de valider ces résultats.