Présente dans la Venise malienne, dans le cadre de la Quinzaine de l’environnement, la ministre de l’Environnement, de l’assainissement, et du développement durable, Mme Kéita Aïda M’Bo, en a profité pour visiter la station d’épuration de la ville de Mopti.
Au constat : si les mauvais comportements des populations handicapent fortement les missions dévolues à la station, il n’en demeure pas moins que les réseaux d’égout et de la Station d’épuration (STEP) ont permis de conférer à la population de Mopti un cadre de vie assaini.
Cette visite de la première responsable du département visait non seulement de s’enquérir du fonctionnement de cette station d’épuration capitale dans la politique d’assainissement de la Venise malienne, mais surtout de s’imprégner des difficultés et des pratiques qui handicapent ses missions.
La ministre Kéita Aïda M’Bo était accompagnée, pour la circonstance, par certains de ses plus proches collaborateurs.
Sur le site, la délégation ministérielle a eu droit à une présentation du projet qui est issu du Plan stratégique d’assainissement (PSA) 1999 de la Commune urbaine de Mopti.
Des explications données par les techniciens, il ressort que l’ouvrage a été financé entre 2003-2004 par la Banque mondiale dans le cadre du Projet développement urbain et décentralisation (PDUD).
A ses débuts, ledit projet a concerné les quartiers Bougoufiè/Mossinkoré avec la réalisation de 4 144 mètres linéaires de réseaux d’égout et une station de traitement des eaux usées d’une capacité de 150 mètres cube/jour.
Malheureusement, les réalisations se sont limitées à la confection de la Station d’épuration (STEP) tout en latérite, sans compter aussi que le travail était resté inachevé jusqu’en 2009, année de la prise en main par l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali (ANGESEM) à travers la signature d’une convention de délégation de gestion en 2009 entre elle et la mairie.
S’en est donc suivis les travaux de réhabilitation qui ont concerné les réseaux d’égout, la construction de laboratoire/bureau, la sécurisation de la STEP avec tous ses bassins et le bétonnage des fonds, la clôture de l’ensemble du site sur 0,5 hectare.
La STEP étant fonctionnelle depuis 2009, ce qui fait que de nos jours, la ville de Mopti avec le concours de différents bailleurs de fonds et partenaires (Maurepas, Vendôme, Action Mopti, Protos et Aga Khan), possède huit réseaux d’égout d’une longueur totale de 8 790 ml pour 517 concessions raccordées au niveau de 5 quartiers de la ville.
Annuellement, la station traite une quantité d’eaux usées de 23 760 à 43 000 mètres cubes avec 2 500 à 5 000 mètres cubes de boues.
De la révélation faite par directrice de l’ANGESEM, Mme Sangaré Assian Sima, beaucoup d’activités de communication ont été réalisées. Cependant, elle a regretté les mauvais comportements persistant des populations qui y déversent des déchets solides (boîtes, sacs plastiques, et autres…).
Outre ces facteurs inqualifiables, la directrice de l’ANGESEM a rassuré la délégation ministérielle du fait que les réseaux d’égout et de la STEP ont permis de conférer à la population de Mopti un cadre de vie assaini consécutif au pavage des rues, à la diminution de pollution de la nappe phréatique. S’y ajoutent l’élimination des eaux insalubres dans les rues, l’atténuation des nuisances olfactives, l’inexistence de puisards et de fosses d’interception dans les rues, ainsi que la diminution de moustiques, et autres vecteurs de maladies.
Après avoir écouté de façon attentive toutes les entraves énoncées, la ministre a invité la population et la municipalité à plus d’engagement pour la réussite des activités de la STEP.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: info-matin