Les dividendes de la libération de Kidal ne se font pas attendre dans les seuls domaines de la présence effective de l’administration d’Etat. En plus des secteurs de l’éducation ou encore de la justice où l’absentéisme contraste avec le retour de la localité dans le giron de Bamako, un black-out étrange et étonnant entoure la contribution de Kidal à l’économie nationale. La question est d’autant plus digne d’intérêt que l’opinion avait été dynamitée en son temps d’informations sur les fabuleuses richesses naturelles que des occupants exploitaient dans le dos de l’Etat malien. On aura avalé les scenarii les plus invraisemblables tels des pipelines discrètement installés par l’Algerie pour siphonner le pétrole malien ou encore l’exportation massive de l’or par le duo Minusma – Barkhan. Si le cas du pétrole parait moins plausible, à l’évidence, il est de notoriété publique que l’exploitation aurifère était devenue une activité assez prometteuse pour transformer la capitale des Ifoghas en nouvel eldorado. Au règne des seigneurs de l’irrédentisme touarègue est censé avoir succédé celui de leurs bourreaux, en l’occurrence l’armée et ses supplétifs russes, mais étrangement le filon aurifère de Kidal n’a jamais paru aussi opaque que depuis sa prise de contrôle par les vainqueurs de l’affrontement entre forces loyalistes et rebelles. Malin qui pourrait dire par qui et dans quelles conditions l’or y est exploité. On sait en revanche que ça n’est pas par le trésor public que passent les revenus y afférents. De Charybde à Scylla est-on tenté de conclure.
Le témoin