L’accord pour la paix et la réconciliation au Mali paraphé à Alger le 1er mars 2015 entre le gouvernement du Mali et les groupes rebelles du Nord Mali signataire de la feuille de route de 2014 avait pour objectif l’instauration d’une paix et d’un développement durable au Mali. En tout cas, c’est ce qu’on a fait croire aux Maliens, c’est ce qui ressort du document, mais jusqu’à preuve de contraire, si la situation sécuritaire n’a pas aggravé, elle n’a pas non plus diminué. Alors, qu’en est-il concrètement du contenu de cet accord ?
Depuis la signature de ce document, les citoyens maliens n’ont pas hésité à un seul instant à montrer leur désaccord par rapport à un tel accord qui ne contribuera qu’à lier les pieds et les mains du Mali pour l’offrir tout cru à ses ennemis. Cette peur du peuple malien fut traduite par son ignorance dans les affaires touchant la politique.
Par ailleurs, de nos jours, tout porte à croire que ce peuple est certes un ignorant, mais un ignorant socratique qui se reconnait imparfait et de ce fait plus sage que ceux qui se considèrent comme des savants ou des spécialistes. En effet, la peur du peuple n’a pas tardé à avoir confirmation. Le gouvernement se voit dans l’impossibilité de concrétiser les démarches primordiales recommandées par l’accord à savoir le DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion). Ce processus est crucial et constitue une condition sine qua non pour l’instauration d’une paix durable. Il consiste à désarmer les groupes armés du Nord, les cantonner pour ensuite les insérer au sein de l’armée nationale. Mais, nous pouvons dire avec conviction que de la signature à nos jours, ces groupes ne font que s’armer plus efficacement contre le Mali. En outre de cet aspect, qu’en est-il des autorités intérimaires ? Kidal est-il gouverné par le gouvernement central du Mali ? Les réponses à ces questions ne sont cachées à personne dans le monde. L’accord postule en son article 1 que les parties s’attachent au « respect de l’unité l’État du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc. ». Mais de nos jours, cet article ne constitue pas une vérité, en tout cas, dans les faits.
Alors, aujourd’hui, tout porte à croire que cet accord a été un échec parfait et pour reprendre le président IBK évoquant la somme attribuée au parti d’opposition, ce fut de « l’argent jeter par la fermeture ». L’insécurité qui, autrefois, était réservée au Nord seulement s’est étendue sur le centre et bientôt sur le Sud. Aucune partie du Mali n’est à l’abri des attentats terroristes malgré la présence de ce document qui constitue de nos jours une coquille vide.
Aucun argument ne peut servir à contester le fait que l’objectif de ces groupes ne soit pas l’indépendance de l’Azawad. Tous leurs efforts sont orientés aujourd’hui vers la création de cette République d’Azawad tant réclamée et cela sous le regard indifférent de l’Algérie que le Mali considère comme son allié, de la communauté internationale, etc. Alors, qu’IBK dise la vérité aux Maliens sur l’accord. Les éléments contenus dans ce document ne sont-ils que des principes servant de simulacres pour cacher la réalité ? L’accord s’est-il conclu sur la division du Mali ? Des questions qui taraudent l’esprit et qui méritent d’être réfléchies.
L’accord pour la paix et la réconciliation nationale n’a pas servi à grande chose puisque la souveraineté du Mali est menacée. La constitution du Mali est sur le point d’être violée dans ses principes. Le Mali, au lieu d’être une République un et indivisible est devenu une république deux et divisible.
Fousseni TOGOLA, journaliste-blogueur à Doniblog
Source: Le Pays