Ce technicien de 31 ans a été enlevé en Egypte il y a trois semaines par l’Etat islamique. Mais le gouvernement croate n’a pour l’instant pas confirmé son exécution.
Comme des milliers de jeunes croates, Tomislav Salopek avait quitté son pays pour gagner sa vie. Ce technicien de 31 ans a été enlevé en Egypte il y a trois semaines par l’Etat islamique. L’organisation jihadiste affirme, mercredi 12 août, avoir décapité l’otage. “Il est parti en Egypte pour gagner de quoi nourrir ses enfants, c’est tout”, raconte son père le 6 août, quelques jours avant que des photos du cadavre du jeune homme ne soient postées sur des sites affiliés à l’organisation Etat islamique. Mais le gouvernement croate n’a pour l’instant pas confirmé son exécution.
Père de deux enfants
Tomislav Salopek travaillait pour une compagnie française spécialisée dans l’exploration du sous-sol. Ce père de deux enfants, un garçon de 2 ans et une fille de 7 ans, “s’apprêtait à rentrer à la maison le lendemain” de son enlèvement, le 22 juillet à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest du Caire. “Tout le monde désirerait avoir un tel enfant. Mon fils était toujours calme, serein, un grand travailleur.”
Son fils avait appris son métier d’analyste sismique sur de vastes chantiers de construction d’autoroutes lancés par la Croatie avant la crise économique de 2009.“Il est devenu bon, très vite, et s’est imposé. Il n’était plus obligé de chercher du travail, les entreprises le lui proposaient”, se félicitait son père, Zlatko, qui vit dans le village de Vrpolje, dans l’est du pays.
Souvent expatrié
En 2007, le jeune homme se marie avec Natasa. Leur première fille voit le jour un an plus tard, en 2008. Leur second enfant naît de leur union, en 2013. Quelques photos et commentaires publiés sur la page Facebook de Natasa décrivent une vie de famille faite de petit bonheurs, anniversaires, de jeux avec les enfants, et quelques jours de vacances “bien mérités” sur la côte croate en 2014.
Car quand les propositions de travail se raréfient en Croatie, Tomislav se tourne vers les compagnies pétrolières étrangères et part pour de longues périodes. Avant de travailler pour la société Ardiseis, filiale de la Compagnie générale de géophysique (CGG), Tomislav avait déjà “fait le tour de l’ensemble du monde arabe”, selon son père.
Fan de foot
Lors de ses voyages, ce jeune homme discret mais amical avait tissé beaucoup de liens, selon ses voisins rencontrés dans son village de 3 500 habitants. “Il emportait avec lui des maillots du Dinamo Zagreb et de la sélection croate. Il les offrait à ses nouveaux amis partout où il allait. Il était très fier de son pays”, se souvient son père.
Depuis le rapt de son père, la fille de Tomislav se doutait que quelque chose se passait, a confié un ami de la famille, Stipe Bilokapic. “Encore vendredi soir, elle attendait le retour de son père pour aller à la mer”, raconte-t-il.
Source: FranceTV Info