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Que sont-ils devenus : Astou N’Diaye : Une ” club-trotter ” passionnée de basket

Avec trois maternités issues d’un mariage, ce n’est plus la vivace et la redoutable Astou N’Diaye que nous avons rencontrée. L’âge ne pardonne pas. Mieux Astou gère les exigences du foyer, pense à l’avenir de ses trois enfants, dont l’ainé est international cadet de basketball. Il est actuellement au centre de formation de Nancy en France. Astou N’Diaye a pris du poids et contrairement à bon nombre d’anciens joueurs, elle reste passionnée de basketball. Ce qui justifie d’ailleurs son recrutement à la Fédération malienne de basketball. C’est en ces lieux qu’elle nous a reçus pour parler de sa riche carrière. L’ex sociétaire du Stade malien de Bamako, du Djoliba AC de Bamako, du Stade tunisien, du Sibac de Dakar et de l’Abc de Côte d’Ivoire refait son histoire dans le présent numéro de notre rubrique ” Que sont-ils devenus ? “.   

Tous ceux qui ont vu Astou N’Diaye jouer sont formels qu’elle ne badinait pas sur le plancher. Toujours en état d’alerte, elle a laissé des tâches indélébiles partout où elle est passée.

Ma passion : le basket

Eternelle passionnée de la balle au panier, nous nous rappelons encore de ses agissements lors de l’Afro basket tenu à Bamako en 2017. Elle se levait parfois pour donner des directives à ses cadettes. Quand nous lui avons demandé ses commentaires sur la défaite des Aigles-dames, elle la met au compte du manque de chance, sinon, soutient-elle, “les filles avaient de la valeur”.

Comment vivait-elle alors les matches du Mali parfois émaillés de suspense ? Astou se dit guidée par l’amour du drapeau et son statut d’ancienne joueuse justifiait son agitation face à certaines situations qu’elle se dit capable de solutionner au moment où elle jouait.

Comment a-t-elle été attirée par le basketball ?

Transférée au Stade malien de Bamako en 1987 en provenance de l’AS Réal de Bamako, Astou N’Diaye a eu la chance d’avoir évolué auprès de l’une des plus belles générations des Blancs de Bamako. Une opportunité qui lui a permis de bénéficier d’une assistance particulière de ses ainées  pour lui inculquer les B.A.B.A de la discipline. Parce qu’elle est venue au Stade après seulement un an de pratique de basketball. Cela peut paraitre étonnant, mais elle explique cette montée fulgurante par l’amour, le désir et son ambition de décrocher un contrat à l’extérieur.

Elle a foulé pour la première fois le plancher en 1986, au lendemain d’une compétition à la piscine olympique. Ce jour-là, parallèlement à la raison qui justifiait sa présence au Stade omnisports, elle est attirée par le basketball qui se pratiquait à quelques mètres de la piscine. Elle ne s’est pas privée de faire des remarques à ses amies, qui chaque fois se rendaient aux entrainements de basketball sans l’informer.

De retour à la maison, Astou N’Diaye se rend directement chez l’entraineur du Réal, Boubacar Diallo dit Béké. C’était pour lui faire part de ses intentions de faire désormais carrière dans le basketball, une discipline qui l’a tant passionnée. Celui-ci la rassura de son soutien, seulement faudrait-il qu’elle se procure le minimum en équipement.

Ainsi dit, ainsi fait. Astou N’Diaye intègre l’équipe cadette du Réal. Un niveau qu’elle quittera après seulement trois mois de séance d’entrainement, son abnégation et ses qualités techniques innées lui ouvrent les portes des juniors. Béké, convaincu qu’Astou N’Diaye a de la valeur, a pris la lourde responsabilité d’aligner parfois la jeune fille dans l’effectif des seniors. Son initiative est le fruit d’une conviction par rapport à ce qu’il a relevé comme qualités en Astou N’Diaye. Mais s’il savait aussi qu’elle aura comme conséquence le débauchage de sa nouvelle coqueluche, l’aurait-il fait ?

Pourtant, Béké n’a pas fini de construire théoriquement l’avenir d’Astou N’Diaye. Surtout que la jeune dame compétissait également dans l’athlétisme avec les Scorpions. Les Stadistes lui proposent une forte somme d’argent et une moto pour l’influencer. Une fois au Stade, elle continua de tenir main forte à l’AS Commune II dans une autre discipline, le handball. Pourquoi a-t-elle accepté de transférer après seulement un an au Réal ? Astou N’Diaye donne ses raisons : “J’ai donné une suite favorable à la demande du Stade pour deux raisons : d’abord, les offres étaient alléchantes, ensuite en évoluant au Stade, j’étais persuadée que les portes de l’Equipe nationale s’ouvriraient inéluctablement. Parce que le Stade est une grande équipe avec de grandes joueuses au-devant de la scène du basketball malien. La même année, j’ai compris que mon analyse était fondée”.

Collection de coupes et trophées

Dans la famille blanche, sous la houlette du coach Mahamadou Samaké dit Sam Dièman, elle trouve sur place les Koura Traoré, Awa Koumaré dite Toma, Aïssata Guinto, Awa Doumbia, dite Awa Cholée, Fatoumata Berthé “L’Homme”, Aïssata Haïdara “Fouky”.

Accueillie à bras ouverts par ce groupe talentueux des Blancs, Astou saisit la perche tendue et se fait remarquer. Elle ne passe que deux ans au Stade.

En 1989, elle débarque à Dakar, à l’AS Sicap basket club (Sibac). Astou N’Diaye dit avoir accepté pour la première fois de quitter le Mali, parce qu’elle estime que le niveau des championnats diffère. Pendant qu’elle fait la pluie et le beau temps à Dakar, le Stade malien est démembré par le départ de certaines joueuses, en l’occurrence Fouky et Guinto. Le poids du fardeau  semblait être plus lourd pour Fatoumata Berthé. Les Stadistes s’organisèrent pour trouver une solution au cas d’Astou N’Diaye. C’est-à-dire comment la faire retourner. En fin de contrat au Sénégal, Mady Fofana lui conseilla de ne pas renouveler son engagement avec les Sénégalais et lui envoya même un billet. Astou revint au Mali.

Cinq ans durant, elle mène la cadence dans le pavillon des sports du Stade omnisports et sur le continent. Astou N’Diaye fête sa première coupe d’Afrique des clubs champions avec le Stade tunisien, venu lui proposer un contrat qui n’aura pas dépassé un an. La raison ? Une décision politique exigeait la libération de tous les étrangers pour non seulement tester le niveau du basketball local, mais aussi le revaloriser.

De la Tunisie, elle parachute au Djoliba AC en 1997. Vu son engagement avec le Stade à l’époque, pourquoi elle a préféré aller au Djoliba? C’était, dit-elle, pour faire plaisir à son défunt père, un Djolibiste hors pair et en plus les dirigeants des Rouges n’ont pas lésiné sur les moyens pour la transférer. Au-delà de tout, force est de reconnaitre que les Stadistes n’ont pas pu lui proposer autant que les Rouges.

Du Djoliba, Astou s’envole pour la Côte d’Ivoire pour évoluer à l’Abc (Association de clubs de basketball) pendant une saison. En 2000, son retour au Stade rappelle cette citation de feu Félix Houphouët Boigny, quand il disait de Laurent Gbagbo que l’oiseau ne se fâche pas avec l’arbre.

Dans sa famille d’origine, Astou passe quatre ans avant de prendre sa retraite en 2004 pendant qu’elle était mariée et avait un enfant.

Détentrice du panier d’or de la Fiba-Afrique qu’elle a reçu en 2017, Astou N’Diaye a également fait partie de l’équipe mondiale à la faveur d’un tournoi international organisé en France, en 1988. C’est l’actuel Premier ministre du Mali, Soumeylou Boubeye Maïga, qui l’a choisie, quand il était encore Directeur technique national de la Fédération de basket.

Bref, l’ancienne sociétaire du Stade tunisien a un bon parcours : avec le Stade malien de Bamako, elle a réalisé 10 doublés, un doublé avec le Djoliba, deux coupes nationales en Tunisie et en Côte d’Ivoire.

Ayant évolué en équipe nationale de 1988  à 2004, Astou N’Diaye a participé à dix phases finales de coupe d’Afrique, avec 75 sélections et la première couronne de Reine au Mali en 1992.

Comme bons souvenirs, elle retient le tournoi international joué au Mozambique en 2004. A cette compétition, elle se dit fière des jeunes de l’époque comme Meya Terera, Aminata Sérémé, Djénébou Damba, Amchétou Maïga “Tanti” dont la lecture de jeu avait créé un automatisme au sein de l’équipe.

Autre bon souvenir, le doublé du Stade malien de Bamako en 1996. Le jour de la finale de la Coupe du Mali contre le Djoliba, Astou dit avoir remonté un écart de 22 points, pour ensuite s’imposer par une différence de 30 points.

Les propos discourtois d’une amie depuis les gradins, suite à un mauvais jeu de sa part et la défaite des jeunes par un demi-panier lors de la CAN U16 contre l’Egypte, meublent le tableau de ses mauvais souvenirs.  Croit-elle à la chimie noire dans le milieu sportif ? Astou N’Diaye ne la rejette pas du revers de la main, mais elle a une autre conception de la chose : “Je refuse de croire à la chimie noire pour être moralement indépen

Source: Aujourd’hui-Mali

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