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Quatre mois après sa chute, IBK doté d’un cabinet: Vers la fin des ennuis judiciaires pour l’ancien Président du Mali

Du 25 septembre 2020 au 20 janvier 2021, la transition au Mali à 3 mois de pouvoir. Et cela à partir de la chute du président IBK le 18 Août 2020. Aujourd’hui, tout semble galvaudé. Depuis, les citoyens sont en larme et les 23 personnes du Mouvement du 5 juin qui sont mortes en martyr, lors des contestations qui ont occasionné la démission du chef de l’État, se retournent dans leurs tombes.

 

Lorsque tout va mal, on se rend compte qu’on était bien. Sous la transition aujourd’hui, tout semble aller, de mal dans notre pays. Le politique est pourri. L’Administration est toujours gangrenée par la corruption et la délinquance financière. Et la justice aux abois. Et l’on s’étonne de la succession des mouvements de grèves. Et l’on se désole du mode de gouvernance de cette transition…

Évitons, surtout, de crier à tout vent : « c’est, partout, pareil. Nous ne sommes pas les seuls ! ». Piètre consolation.

Le jeu a tué l’enjeu

Le malien d’aujourd’hui excelle dans la médiocrité, l’insouciance, le fatalisme et l’inconscience. On ne soutient pas un leader politique. Moutonnement. Ce n’est pas parce qu’il verse quelques liasses d’argent dans notre escarcelle qu’il faut applaudir ses faiblesses, tolérer ses fantasmes. Le pouvoir rend fou. C’est connu et admis. Un leader politique quel qu’il soit, n’est pas un génie, encore moins un Dieu. Il est faillible.

Il n’y a aucune gloriole à subjuguer son peuple, à le dédaigner. À moins que l’on confonde responsabilité et despotisme. Les grands leaders politiques, les vrais, évitent d’afficher un quelconque mépris pour leur peuple. Ils sont attentifs à sa souveraineté, à ses choix.

Chaque jour qui passe, les Maliens voient leurs espoirs fondre comme du beurre au soleil. Et cette transition, acquise au prix du sang, se clochardiser davantage. Mauvais présage.

Nul ne met en doute le patriotisme du président Bah N’Daw. Mais sa volonté d’instaurer un ‘’Mali kura’’ (entendez, un nouveau Mali) est prise en otage par son entourage. Qui a fait du trafic d’influence, une source inépuisable de richesses. Le gouvernement et le CNT ont été mis en place. Mais une dialectique : le Président Bah N’Daw, oublie de forger  l’homme malien. Un homme, génétiquement, modifié par 23 ans de régime Kaki auxquels se sont ajoutés 28 ans de pouvoir démocratique. Plus grave, les nominations claniques et les décisions arbitraires se poursuivent. Sans que nos autorités daignent lever le petit doigt.

Bref, 4 mois après l’investiture du colonel à la retraire, Bah N’Daw, comme président de la transition, les Maliens se croient, une fois de plus trahis par les autorités politiques, la société civile. Des leaders, plus préoccupés de leur « bol alimentaire » que du développement du pays. Ou la consolidation des acquis démocratiques. Trop de colère, de frustration et de déception se sont cristallisées, au fil de ces 4 mois de transition. Dans les cœurs, mais aussi, dans les esprits. Trop d’espoirs déçus, trop de désespérance. Spectre d’un réveil brutal programmé.

Les martyrs du mouvement du 5 juin se retournent dans leurs tombes

Au regard de tous ces disfonctionnements sous la transition, on peut dire que le M5-RFP est formel d’avoir affirmé que le changement pour lequel une vingtaine de ses braves combattants sont morts, a été escamoté par la soldatesque de Kati en complicité avec certains dignitaires de l’ancien régime. Rien qu’à en juger avec la mise en place du cabinet de l’ancien Président IBK et surtout  la promptitude avec laquelle ce cabinet a été composé, on en déduirait que la révolution du M5-RFP a été déviée de son objectif qui était le changement en profondeur afin d’instaurer les bases d’un ‘’Mali Koura’’ tant rêvé.

D’abord, le rêve d’un nouveau Mali a été brisé dès lors que les autorités de la transition ont mis en place le CNT (Conseil National de la Transition), en écartant non seulement les acteurs de la révolution du 5 juin, mais surtout en gratifiant les personnages qui ont plongé le pays dans les abysses.

Ensuite, ces mêmes autorités ont décidé de plonger, définitivement, le changement tant rêvé des maliens en prenant la décision de création du cabinet de l’ancien Président IBK.

Pourtant, le peuple malien est unanime que son ancien Président de la république est passible de poursuite judiciaire. Mais contre toute attente, les autorités de la transition ont concocté la mise en place du cabinet de l’ancien chef d’État, IBK. Ce qui selon des observateurs avertis, signifierait la fin des ennuis judicaires pour l’ex président IBK. En ce sens que jusque-là, aucun président malien depuis l’avènement de la démocratie n’a comparu devant une juridiction.

C’est donc un mépris de la part des autorités de la transition malienne qui ont réhabilité un homme, fut-il un Président de la République chassé du pouvoir par une insurrection populaire parachevée par des militaires. Aussi, c’est une manière pour la transition de dire que les victimes de la contestation du mouvement du 5 juin sont mortes pour rien. Aujourd’hui, leurs cadavres sont profanés. En bloc.

Toutefois, en composant un cabinet pour IBK, ancien Président de la république, sans au préalable lui demander des comptes sur sa gestion du Mali, c’est tout simplement une prime à l’impunité, à la mauvaise gestion et à la corruption à ciel ouvert.

Rien que pour en savoir davantage sur l’achat de l’avion présidentiel en 2014 à 20 milliards FCFA et la surfacturation de 29 milliards pour le marché des matériels militaires en 2014 ; ainsi que la gestion des fonds alloués dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation militaire en 2015 qui s’élève à 1230 milliards de francs CFA, et cela en tant que chef suprême des armées, les autorités de la Transition ne devraient pas réhabilité de sitôt l’ancien président IBK.

Les scandales sous le régime IBK, sont légions d’honneur. On se rappelle encore les surfacturations dans les Projets routiers Prioritaires du Président (PPP) ; sans oublié, l’affaire de l’engrais ‘’frelaté’’ et le dossier des 1000 tracteurs surfacturés.

Pour toutes ces bourdes et bien d’autres, les autorités de la transition devraient surseoir à la mise en place de si tôt, du cabinet de l’ancien président IBK et faire la lumière sur ses 7 ans de gestion, à la tête du Mali.

En attendant, la transition malienne tarde à retrouver ses repères pour faire face à l’avenir. Pauvre de nous.

Mariam Konaré          

SourceNouveau Réveil

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