Deux jours après la sortie du dernier numéro de Charlie Hebdo, d’importantes manifestations ont été organisées le vendredi 16 janvier 2015 à travers l’Afrique pour protester contre la Une de l’hebdomadaire qui représente à nouveau une caricature du prophète Mahomed (PSL). C’est avec une grande indignation et profonde affliction que le Collectif des associations musulmanes du Mali a pris cette triste nouvelle. C’est pourquoi, des milliers de fidèles musulmans ont pacifiquement battu le pavé entre la Bourse du travail et le Monument de l’indépendance pour manifester leur mécontentement contre le journal Charlie Hebdo.
Des milliers de manifestants ont répondu à l’appel du Collectif des associations musulmanes du Mali. Une mobilisation massive pour protester contre cette nouvelle caricature du Prophète Mohamed (PSL) publiée dans Charlie Hebdo, un journal français. Selon plusieurs manifestants, c’est une provocation, un manque de respect et une insulte à l’égard de la religion musulmane.
Les leaders religieux, à savoir Ousmane Chérif Madani Haïdara, Mohamoud Dicko, qui se sont succédé au micro, ont indiqué qu’ils condamnent la tuerie de Charlie Hebdo, qu’ils ne sont pas contre la liberté d’expression, mais qu’ils ne sont pas d’accord avec la caricature du Prophète Mohamed (PSL). Les pancartes ne condamnant pas fermement Charlie Hebdo ont été retirées dans la foulée.
On pouvait lire, entre autres, sur les pancartes : «On ne sera jamais Charlie» ; «Ne touche pas à ma religion» ; «Oui à la liberté d’expression ; non à la caricature du Prophète Mohamed (PSL)» ; «Non à la provocation». Le message de la manifestation était donc de concilier liberté d’expression et respect de la religion.
Dans une déclaration lue par Kimbiri, le Collectif des associations musulmanes du Mali dénonce avec la dernière énergie la haine viscérale du journal satirique français Charlie Hebdo, qui se cache dernière la liberté d’expression pour toucher sensiblement ce que plus d’un milliard d’individus gardent au plus profond dans leur cœur, le prophète Mohamed (PSL) et l’Islam.
Il condamne le silence mi-complice, mi-coupable des organisations de défense des droits de l’homme devant ce déchaînement islamophobe et lance un appel aux musulmans et à toutes les consciences pétries de valeurs humanistes et universelles pour l’avènement et le renforcement de la liberté de conscience et du respect des droits de l’homme.
Par ailleurs, dans son adresse aux manifestants, le président du Haut conseil islamique du Mali, Mohamoud Dicko, a déclaré ceci : «Le sens de notre vie, c’est notre religion. Le sens de cette religion, c’est le Prophète Mohamed (PSL). Nous resterons reconnaissants à la France pour tout ce qu’elle a eu à faire pour le Mali.
Mais, nous pensons que ce grand pays civilisé, de savoir et de savoir-vivre, doit se dire qu’aujourd’hui le monde a besoin qu’on aille ensemble. Tous les problèmes auxquels le monde fait face aujourd’hui ne peuvent avoir leurs solutions que si on se donne la main.
Il y a un malaise et des failles dans la gouvernance mondiale qui ont besoin de réponses. Les dirigeants de ce monde doivent avoir le courage de faire le diagnostic de cette gouvernance pour trouver les failles. Il ne sert à rien de réagir, mais il faut agir».
Notons qu’aucune violence n’a été signalée. Mais la contestation était vive. Et la colère demeure toujours.
Diango COULIBALY
Source: Le Reporter